Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de campagne agricole 2018-2019, une mission de supervision générale, conduite par le Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture, chargé de l’Aménagement et de l’Équipement rural, Adama Sangaré, a visité, le mercredi 21 août 2019, les infrastructures et équipements, l’usine de fabrication de concentré de tomate et le Centre agricole de démonstration de la technologie Sino-malienne, à l’Office des Périmètres Irrigués de Baguinéda (OPIB).
Cette visite de terrain avait pour objet de s’imprégner de visu le système irrigué de 1 000 ha, l’usine de transformation de la mangue à Sanankoroba, ainsi que l’usine de fabrication de nutriments concentrés de tomate de Baguineda. Le second volet de la visite a porté sur le Centre agricole de démonstration qui a été réalisé dans le cadre de la collaboration Mali-Chine.
Cette usine de fabrique de concentré de tomates construite par la partie indienne Angélique internationale, à travers un prêt consenti par le gouvernement d’Inde à la République du Mali, pour 15 millions de Dollars US, soit environ 7 milliards de FCFA, depuis 9 à 10 ans.
L’usine de Baguinéda a été rétrocédée à un opérateur privé et le prêt que l’État malien avait consenti a été rétrocédé à l’opérateur privé pour environ 410 millions de FCFA que ce dernier doit rembourser à l’État malien.
À l’issue de la visite, M. SANGARE s’est rendu compte qu’il y a des équipements qui ne sont pas au rendez-vous. C’est-à-dire des équipements sous-dimensionnés par rapport à la capacité globale de l’usine.
La deuxième difficulté majeure, décelée, c’est l’indisponibilité de la matière première (la tomate) qui n’est disponible que durant 4 mois dans l’année au maximum. Or, a fait savoir M SANGARE, il faut avoir la quantité suffisante pour faire fonctionner l’Usine.
« Nous avons réfléchi à des propositions de solution qui peuvent être tout de suite faites à l’opérateur. La 1re, c’est de voir avec le minimum de transformation possible d’équipements additionnels comment on peut produire autre chose que le concentré de tomates. Cela permettra, en fonction de la saisonnalité du produit, de faire travailler l’unité industrielle », a-t-il suggéré à l’opérateur privé.
La seconde proposition faite à l’opérateur privé, qu’il va falloir approfondir, c’est d’agir sur tous les segments de la matière première.
Pour ce faire, il lui conseille de servir d’appui-conseil aux producteurs, depuis les semences jusqu’à la récolte, en passant par les engrais, en les garantissant un prix d’achat depuis le début de la campagne, comme le fait la CMDT dans le domaine du coton.
« Si vous travaillez de cette façon, je suis sûr, vous aurez suffisamment de produits ; et le producteur aura l’engouement, car convaincu de tout l’accompagnement nécessaire », a-t-il expliqué.
Concernant le Centre, fruit de la coopération entre le Mali et la Chine, signée depuis 2011 : sa construction devrait commencer en 2012 pour finir dans un délai de 18 mois (en juin 2016). Ce n’est qu’en 2018-2019 que les constructions sont terminées. Aujourd’hui, l’infrastructure est flambant neuve. Le bâtiment principal est construit sur un hectare et demi, avec des laboratoires, des chambres froides, des dortoirs pour les deux parties (malienne et chinoise), le réfectoire. Bref tout ce qui permet de faire la recherche. Un autre hectare est aménagé pour la production animale (des bovins, des ovins et de la volaille).
Toutefois, déplore le Secrétaire d’Etat Adama SANGARE, aucune des trois composantes du projet n’est opérationnelle. La première composante est la recherche et l’expérimentation (il n’y a que le bâtiment qui est construit) ; le 2e volet, c’est la formation et la démonstration (le processus n’est pas encore au point). Le dernier volet, c’est le développement durable et l’intensification (l’infrastructure est disponible).
Par Saba BALLO