Le verdict du Comité national d’audit du fichier électoral, appuyé par une équipe d’experts de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) est tombé comme un couperet : « le fichier électoral du Mali est suffisamment fiable pour permettre la tenue des élections générales de 2018 ». C’est du moins, la sentence à laquelle il est parvenu à la suite de ses travaux, dont les conclusions, contenues dans un rapport de synthèse, viennent d’être remises au Premier ministre.
Un fichier électoral fiable accepté par tous les partis politiques et les organisations la société civile est un facteur incontournable pour la bonne tenue le processus électoral dans un climat apaisé et de confiance entre les acteurs. C’est pourquoi face aux insinuations et aux supputations d’une certaine opposition paniquée dès l’annonce de la date du premier tour de l’élection présidentielle, le Gouvernement ainsi que les organes chargés des élections, notamment la DGE et la CENI en collaboration avec l’OIF ont opté pour un audit du fichier.
L’OIF en appui
Premier du genre dans notre pays, cet audit du fichier est une initiative du Gouvernement du Mali dans le but de renforcer la confiance des acteurs dans le processus électoral en général et dans le fichier électoral en particulier, dans la perspective des élections générales de 2018.
Dans le même sens, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a exprimé le souhait de son gouvernement et obtenu de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) son expertise, en matière d’audit du fichier électoral.
C’est dans ce cadre que le gouvernement a mis en place un comité national présidé par Dajié Sogoba, 1er vice-président de la CENI.
La mission assignée à ce Comité national d’audit du fichier électoral, appuyé par une équipe d’experts de l’OIF était d’analyser les opérations de révision des listes électorales, notamment la validation des électeurs potentiels, les opérations de radiation et de transfert ainsi que la création des centres et bureaux de vote et l’affectation des électeurs aux bureaux de vote en vue d’identifier les forces et les faiblesses du mécanisme de mise à jour du fichier électoral et de définir les mesures correctives applicables ; d’analyser la base de données du fichier électoral dans ses dimensions juridique, administrative, technique, statistique, géographique et sécuritaire ; et de rédiger un rapport portant sur les constats, les résultats des analyses et les recommandations.
Rapport remis au PM
Après avoir bouclé sa mission pour laquelle il a été commis, le comité national, par le soin de son président, a remis, le vendredi dernier, au Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, le Rapport de synthèse de ses travaux d’audit du fichier électoral.
Pour sa solennité, l’événement, en plus des 13 membres du comité, a enregistré la présence effective de deux représentants de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), des partis politiques de la Majorité présidentielle et ceux de l’opposition, un représentant des partis politiques non affiliés et du Conseil national de la société civile ainsi que quatre experts de l’OIF.
Ce Rapport de synthèse d’audit du fichier électoral, qui, il faut le reconnaître, était une des exigences des partis politiques de l’opposition, est un document de 16 pages qui est bâti autour de 7 grands axes : le rappel du contexte de la mission, le contexte de l’audit, la méthodologie, les limites des travaux, la synthèse et la portée des travaux, les recommandations et la conclusion.
Selon le rapport, les auditeurs internationaux, conformément à leur mandat et sur la base d’une méthodologie adoptée d’un commun accord, ont travaillé parallèlement aux auditeurs nationaux. Les deux équipes ont régulièrement présenté à l’ensemble du comité les résultats de leurs investigations. Des débats francs et constructifs s’en sont suivis et ont souvent abouti à d’autres investigations permettant de clarifier les doutes qui subsistaient.
Un fichier fiable de 8 000 462 électeurs
Le rapport ajoute qu’il y a lieu, par ailleurs, de relever que le Comité a procédé, après chaque investigation, tant par les auditeurs internationaux que les auditeurs nationaux, à une restitution d’étape pour s’accorder sur les constats et les recommandations.
Voilà pourquoi le comité national d’audit du fichier électoral, appuyé par les experts de l’OIF, « sur la base de l’inventaire des forces et faiblesses du mécanisme de mise à jour du fichier électoral et de son système de gestion, a formulé des recommandations dont la mise en œuvre est prévue à moyen terme (dès la fin des échéances de 2018) et à plus long terme (autres recommandations). Le comité ne formule aucune recommandation à mettre en œuvre avant le prochain scrutin ».
En tout cas, sa conclusion est sans polémique et ne souffre d’aucune zone d’ombre : « sur la base des résultats des analyses et des investigations auxquels sont parvenus les experts, le Comité d’audit conclut que le fichier électoral du Mali, contenant 8 000 462 électeurs répartis dans 23 041 bureaux de vote, est suffisamment fiable pour permettre la tenue des élections générales de 2018 ».
Par Mohamed D. DIAWARA
Info-matin