La journée internationale du guide touristique a été célébrée ce 21 février dans le monde. Au Mali elle intervient alors que la profession de guide touristique est quasi inexistante. Cela à cause de la crise sécuritaire qui a fortement mis à mal le tourisme au Mali.
Ibrahim Touré et Yaya Tangara viennent respectivement de Tombouctou et Mopti, deux régions touristiques, par excellence. Ils ont en commun d’être tous deux des guides touristiques et membres de la fédération nationale des guides touristiques du Mali. Ils se sont tous les deux reconvertis dans d’autres métiers à cause de l’arrêt du tourisme depuis 2012. « Je faisais ce travail depuis que j’ai 25 ans je gagnais bien ma vie, il m’a permis de construire une maison et me marier », explique Ibrahim Touré, ancien guide reconverti depuis des années dans l’enseignement. « Aujourd’hui, je me débrouille dans autre chose, mais si les choses s’arrangent je vais redevenir guide », affirme-t-il.
Également ancien guide Yaya Tangara évolue dans le commerce depuis quelques années avec l’arrêt du tourisme à Mopti. Selon lui, beaucoup de ces amis souffrent en ce moment, « quand tu faisais un travail de guide et être obligé d’aller travailler aujourd’hui comme manœuvre, ou conducteur de moto Taxi ou faire de la menuiserie c’est vraiment difficile pour la personne », déplore t-il.
Une relance du secteur est possible
M. Touré et Tangara affirment qu’ils sont prêts à reprendre leur travail de guide touristique, en cas de relance du tourisme. Cependant, ils se disent sceptiques, quant à la reprise de leurs activités, au regard de la situation sécuritaire que traverse le pays.
Pourtant, certains experts du secteur du tourisme estiment que l’espoir est permis pour une relance du secteur. Ils estiment qu’il suffit juste d’une volonté politique des autorités. « Il faut développer un tourisme local, régional et sous régional et un tourisme national jusqu’à ce que le tourisme international vienne compléter l’activité », propose San chirfi, ancien directeur général de l’office malien du Tourisme et de l’hôtellerie (OMATHO).
Les retards dans le remboursement des emprunts bancaires, l’épuisement des fonds de roulement et l’appauvrissement des populations vivant dans les zones touristiques. Voilà des problèmes majeurs qu’a provoqué l’arrêt du tourisme.