Le Procureur général près la cour d’appel, Hamadoun dit Balobo GUINDO, a instruit l’ouverture d’une enquête contre des séparatistes et des terroristes pour avoir constitué une association ayant pour but de semer la terreur, de porter atteinte à l’unité nationale et l’intégrité territoriale et à tenir l’image des forces armées maliennes (FAMa). Ils sont onze personnes visées par cette plainte parmi lesquelles Iyad Ag Ghaly, Amadou Kouffa, Alghabass Ag Intalla.
L’information a été rendue publique dans le communiqué signé du mardi 29 novembre par le procureur général près la Cour d’Appel. Dans cette note lue à la télévision nationale, M. Hamadoun dit Balobo Guindo a ordonné de lancer des poursuites judiciaires contre une dizaine de personnes liées aux activités de terrorisme.
Iyad Ag Ghaly, chef au Mali du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance djihadiste affiliée à Al-Qaida, figure avec Amadou Barry alias Amadou Kouffa, chef de la katiba Macina, appartenant à la même mouvance, sur la liste des djihadistes cités dans le communiqué du procureur de la cour d’appel de Bamako.
Les organisations de ces deux terroristes ont revendiqué plusieurs attaques contre les positions des FAMa et même contre des populations civiles soumises à leur diktat dans de nombreuses localités au nord tout comme au centre du pays. En effet, la katiba Macina en juin 2022 a mené l’une des attaques les plus meurtrières contre des civils dans la région de Bandiagara au centre du pays tuant 132 individus.
« Le gouvernement de la République du Mali a le profond regret d’informer que les paisibles populations des villages de Diallassagou, Dianweli, Deguessagou et environs dans le cercle de Bankass ont fait l’objet d’attaques terroristes lâches et barbares, dans la nuit du 18 au 19 juin 2022 », avait indiqué dans le communiqué le Colonel Abdoulaye Maiga porte-parole du gouvernement.
D’autres djihadistes, notamment Housseine Ould Ghoulan et Achafagui Ag Bouhada, sont également mentionnés dans le texte qui énumère aussi six responsables séparatistes touareg dont le mouvement a repris les armes contre l’Etat alors que les FAMa se préparaient à occuper les emprises de la MINUSMA. Une décision jugée de va-t’en guerre par des membres du CSP avant de décider d’y retirer définitivement.
Ce sont Alghabass Ag Intalla, Bilal Ag Acherif, Ibrahim Ould Handa, Fahad Ag Almahmoud, Hanoune Ould Ali et Mohamed Ag Najim, des responsables du Cadre stratégique permanent.
Dans son communiqué, le Procureur reproche à ces 11 personnes « des infractions présumés d’associations de malfaiteurs, d’actes de terrorisme, de blanchiment de capitaux et de financement de terrorisme, de détention illégale d’armes de guerre et de munitions et de complicité de ces mêmes faits».
A cet effet, il a instruit au procureur de la République du pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée l’ouverture d’une enquête contre les leaders terroristes mais aussi d’autres membres signataires de l’accord » de paix de 2015 et « ayant basculé dans le terrorisme », dit le communiqué. L’enquête vise à permettre que les auteurs présumés de ces faits et leurs « complices, répondent de leurs actes devant la justice », selon ce communiqué.
Selon le parquet, « l’exploitation de renseignements » qui lui sont parvenus fait apparaître « la constitution entre certains individus d’une association ayant pour but de semer la terreur, de porter atteinte à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale et à ternir l’image » de l’armée malienne.
Il cite des « faits d’une extrême gravité » qui « sont susceptibles de constituer des infractions présumées d’associations de malfaiteurs, d’actes de terrorisme, de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, de détention illégale d’armes de guerre et de munitions et de complicité de ces mêmes faits ». De tels « agissements », selon lui, « sont susceptibles de provoquer des victimes civiles et militaires ».
PAR SIKOU BAH
Info Matin