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Attaque du 17 septembre: pourquoi les responsables de la sécurité ne doivent pas démissionner

À la suite de l’attaque terroriste perpétrée le mardi 17 septembre 2024 contre l’école de gendarmerie et la zone aéroportuaire, le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a réuni autour de lui, ce lundi 23 septembre 2024, les ministres de la Défense et des anciens combattants le colonel Sadio Camara, de la Sécurité et de la Protection Civile le général Doua Ould Mohamedine, ainsi que les chefs d’États-majors et les Directeurs des services de sécurité pour faire le point sur la situation sécuritaire et donner de nouvelles orientations.


En intelligence avec l’ennemi dans l’ignominieuse guerre informationnelle déclenchée contre notre pays, les relais de Binadjan continuent, à cors et à cris, de réclamer justice si ce n’est vengeance, à travers une sanction des responsables sécuritaires au plus haut niveau. Parce qu’ils auraient failli à leur mission de défense du pays et de protection des populations.
Au regard du bilan de la tragédie qu’ils tiennent de certains médias au service, ces Maliens particuliers pensent qu’on ne peut continuer le pilotage à vue du pays, de gérer le destin de la nation sans rendre comptes, et laisser les fautes et les faillites impunies. Pour rompre avec l’impunité, ils réclament la tête de la hiérarchie militaire et sécuritaire. Pour eux, tous doivent partir : le ministre de la défense, le ministre de la sécurité, le directeur général de ANSE, le directeur général du renseignement militaire, le directeur général de la police, le directeur général de la gendarmerie, et tous les chefs d’états-majors.
Pour faire jurisprudence, il faut des précédents. Dans quel pays au monde en guerre, décapite-t-on la hiérarchie militaire et sécuritaire suite à une attaque terroriste ? Pourquoi les justiciers à la solde de Binadjan n’avancent-ils pas des exemples pour étayer leurs prétentions ?
À leur rescousse, nous pouvons rappeler les exemples concrets et éloquents des attaques terroristes perpétrées à Paris en 2015 comme pour dire que la France a été aussi frappée au cœur, jusque dans sa capitale, avant le Mali.

Pour qui se souvient les 7, 8 et 9 janvier 2015, des terroristes ont tué au total 17 personnes au sein de « Charlie Hebdo », à Montrouge et à l’Hyper Cacher.
Les 13 victimes de « Charlie Hebdo » sont Frédéric Boisseau, un responsable des opérations de la société Sodexo chargée de la maintenance du bâtiment (qui est la première personne décédée), les cinq dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski, la psychanalyste Elsa Cayat, l’économiste Bernard Maris, le correcteur Mustapha Ourrad (ces huit personnes étant membres du journal), le policier Franck Brinsolaro qui assurait la protection de Charb et Michel Renaud, cofondateur du festival Rendez-vous du carnet de voyage, invité à assister à la conférence de rédaction.
Pour ce qui est des attentats du 13 novembre, perpétrés par trois commandos distincts de 9 hommes de l’État islamique (seulement, sic) par une série de fusillades dans 4 restaurants-Bistro du Xe et XIe arrondissements (40 morts) ainsi qu’une prise d’otage dans une salle de concert «Le Bataclan» dans le XIe arrondissements à Paris (91 morts) et à Saint-Denis au Stade de France par 3 actions kamikazes (1 mort).
À la suite des attentats du 13 novembre 2015 en France, une opération antiterroriste d’envergure est menée. Au cours de cet assaut, les forces de la BRI et du RAID sont appelées pour déloger des terroristes retranchés dans un appartement. 5 000 munitions sont tirées du côté des forces de l’ordre. Cet assaut aura blessé cinq policiers et tué une chienne prénommée Diesel appartenant au RAID. Au moins chez nous, la population a prêté mains fortes aux forces de l’ordre qui n’ont pas eu besoin d’autant de munitions qui auraient utilement nous servir ailleurs.
La France touchée dans son cœur, (et les Français touchés et horrifiés), selon la formule du Premier ministre Manuel Valls, à la suite de ces attaques terroristes n’a pas pourtant renvoyé Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre et ministre de l’Intérieur. Au contraire, le président français, Hollande, comme l’a fait ce lundi le colonel Assimi Goïta, a tenu une réunion avec les ministres et les responsables directement concernés par la sécurité et protection des Français. A l’issue de la réunion, Paris a décidé d’élever le dispositif Vigipirate au niveau «alerte-attentat».
Bien que le Premier ministre français, Manuel Valls, ait reconnu des «failles» dans le renseignement après les attaques terroristes de janvier 2015 à Paris, aucun responsable chargé de la sécurité n’a été démis de ses fonctions. Au contraire, sous la direction du ministre de l’Intérieur la Cellule interministérielle de crise a été activée à Place Beauvau. Et c’est le ministre Cazeneuve qui a assuré la coordination de l’action des services de l’État et la diffusion des informations utiles pour que les Français soient informés en permanence de l’évolution de l’enquête.


Aujourd’hui, on voudrait que le Mali, décapite sa hiérarchie militaire et sécuritaire pour ces attaques terroristes. Alors comme ça, on nous demande de prendre exemple sur la France en matière de démocratie et de bonne gouvernance et de faire les élections pour passer le pouvoir, parce que c’est cela la norme universelle, sans quoi on ne s’en sortirait pas. Mais, bizarrement, on ne veut pas qu’on suive l’exemple de la France pour assurer la défense de notre territoire et la protection de nos populations.
N’est ce pas là, l’affaire de nos marabouts qui disent : ‘‘faites ce que je vous dis, mais ne faites pas ce que je fais’’ ? La nation millénaire du Mali qui a recouvré sa dignité et sa souveraineté est au-dessus de ces enfantillages. Le Mali de Assimi Goïta est satisfait et se contentera de ses chefs militaires et sécuritaires. ‘‘U te ta yoro shi’’. Mais les leçons doivent etre tirées pour que cela ne se réproduisse plus. En décapitant la hiérarchie militaire en ces moments difficiles les conséquences peuvent etre désastreuses.
A bon entendeur salut.

PAR MODIBO KONÉ

Source: Info-Matin

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