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Assurances au Mali : Elles ne rassurent pas

Le secteur des assurances au Mali reste toujours à la traîne dans l’espace Union Economique et Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). Cette méforme à en croire des spécialistes du secteur serait due à l’absence d’un certain nombre de règles pouvant permettre aux différents acteurs de tirer leur épingle du jeu. Face à ce vide, c’est la pagaille et l’anarchie qui règnent dans le secteur et le plongent dans le gouffre.

Au Mali, le secteur des assurances souffre d’un problème d’organisation et de textes qui est entrain de basculer dangereusement son destin.

La première responsabilité de cet état de fait, est à mettre à l’actif de l’Etat malien.

A en croire nos sources, nos assurances sont sans armes de défense face aux multinationales, et autres compagnies étrangères qui opèrent au Mali.

Ainsi, l’absence d’un arsenal législatif digne de ce nom, fait qu’aujourd’hui 90% des entreprises étrangères, surtout dans le domaine de l’exploitation minière, ne sont pas assurées auprès de nos Assurances nationales.

Leurs arguments étant le faible niveau de nos assurances par rapport à leurs attentes. La plupart d’entre elles comme Anglogold, préfèrent s’assurer dans leurs pays d’origine. Ce qui fait un manque à gagner de plus de 5 milliards de francs CFA par an, pour le trésor public. Alors, pourquoi l’Etat malien, n’adopte-t-il pas une politique contraignante envers ces multinationales comme c’est le cas au Burkina et au Togo ?

Une autre équation à laquelle l’Etat malien n’arrive pas à trouver une solution est la non-assurance de nos parcs d’automobiles. Selon les statistiques, 40 à 50% de parcs d’automobiles du pays ne sont pas assurés. Ce qui fait un énorme gâchis, quand on sait que sur chaque contrat d’assurance, les 20% reviennent au trésor public.

A cela, il faut ajouter l’absence d’une obligation d’assurance à l’exportation, comme c’est le cas avec l’importation, d’ou une révision des textes s’impose pour prendre en compte cet aspect.

En ce qui concerne nos assurances, elles ont aussi une part de responsabilité dans la situation périlleuse que traverse actuellement ce secteur. Et pour cause, dans ce rapport produit par le CIMA (Comité Interafricain des Marchés d’Assurances), il est révélé que la majorité de nos assurances n’ont pas une culture d’assurance et ne remplissent pas correctement leurs engagements (contrats) vis-à-vis de leurs clients. Ce qui contribue à créer une mauvaise perception chez ces derniers.

En plus de cette situation déjà délétère, le même rapport cite la grande escroquerie des courtiers qui n’hésitent plus à détourner purement et simplement les primes des assurés.

Dans une telle atmosphère de tohu-bohu, il ne faut point compter sur un éventuel épanouissement de ce secteur. En tout cas, pas pour maintenant. Pour preuve, le même rapport signale que notre pays reste parmi les derniers dans l’espace UEMOA avec seulement 10 milliards de chiffres d’affaires par an.

 

Abdoulaye Diakité

source : Le 26 Mars

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