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Assimi à Saint-Pétersbourg: une visite aux enjeux multiples

Accompagné d’une forte délégation, le Président de la Transition, le Col Assimi GOITA, est arrivé ce mercredi 26 juillet 2023, en début d’après-midi à Saint-Pétersbourg, au nord-est de la Russie, à bord du Boeing présidentiel. Il prendra part au 2e Sommet Russie-Afrique qui se tient ce jeudi 27 et demain vendredi 28 juillet 2023 ; ainsi que le Forum économique et humanitaire « Russie-Afrique».

L’objectif principal du deuxième sommet Russie-Afrique est de voir ce qui a été accompli ces dernières années dans un contexte où l’économie mondiale et la politique ont changé.

Le président russe Vladimir POUTINE doit rencontrer les dirigeants africains qui se réuniront à partir d’aujourd’hui à Saint-Pétersbourg lors d’un sommet Russie-Afrique. Pour cette rencontre, 49 pays africains et 17 chefs d’État ont confirmé leur présence.
Ce sommet intervient quelques semaines après que les dirigeants africains ont tenté de peser dans la recherche de la paix entre l’Ukraine et la Russie. Une délégation de chefs d’État s’est rendue mi-juin à Moscou et à Kiev, pour faire entendre la voix de l’Afrique dans ce conflit.

Un calendrier chargé
L’agenda du président de la Transition est très chargé dans la grande métropole russe. Il prendra la parole aux cérémonies d’ouverture et de clôture de deux événements (jeudi et vendredi). L’audience avec son homologue russe, Vladimir POUTINE, sera marquée par une décoration de l’hôte du sommet par le colonel GOITA. Des audiences avec des chefs d’État africains sont aussi au programme de la visite du président Assimi GOITA.
Il est également prévu que le président de la Transition assiste au défilé de la Marine sur les berges du fleuve Neva.
Une rencontre est programmée aussi avec la communauté malienne vivant en Russie.
D’autres rencontres bilatérales se tiendront avec certains ministres et leurs homologues russes ou avec des responsables russes dans le cadre du renforcement du partenariat avec la partie russe.
Plusieurs opérateurs économiques, cadres des structures techniques et universitaires maliens participent à ce sommet. Ce sera l’occasion pour eux d’animer des panels sur la diversification de la coopération avec le Mali.

Les enjeux
Le président de la Fédération de Russie, Vladimir POUTINE, dans un message publié lundi dernier dans plusieurs médias africains, a expliqué les enjeux du deuxième Sommet Russie-Afrique, après celui de Sotchi en 2019.
L’hôte du sommet a, tout d’abord, précisé que les relations de partenariat entre son pays et l’Afrique seront prioritaires dans les décennies à venir. Il a ensuite rappelé que ces relations de partenariat sont solides et enracinées profondément et se sont toujours caractérisées par la stabilité, la confiance et la bienveillance.
« La Russie a constamment soutenu les pays africains dans leur lutte contre le joug colonial. Elle a contribué à renforcer les institutions, à renforcer leur souveraineté et leur capacité de défense, plusieurs centaines d’infrastructures et d’industries ont été construites dans certains pays africains avec la participation des spécialistes russes dans plusieurs domaines comme les centrales électriques, les systèmes d’irrigation, les entreprises industrielles et agricoles qui sont fonctionnelles pour certaines. Par ailleurs, des milliers de médecins, ingénieurs, officiers militaires et enseignants africains ont été formés en Russie », a rappelé le chef de l’État russe, mettant en lumière le soutien inestimable de la Russie soviétique aux États africains fraîchement indépendants.

Rappel
En février 2023, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï LAVROV, était en visite au Mali. Pour la première fois de son histoire, notre pays accueille un chef de la diplomatie russe.
Une visite qui illustre bien le regain d’intérêt dans les relations bilatérales.
«Nous assumons votre présence ici, nous vous accueillons les bras ouverts. La Russie est ici à la demande du Mali, et la Russie répond de façon efficace aux besoins du Mali en termes de renforcement des capacités de nos forces de défense et de sécurité. Et nous souhaitons aussi améliorer cela sur le plan économique », avait déclaré Abdoulaye DIOP.
Ce Partenaire historique Bamako et Moscou, avec des liens qui datent de l’époque de l’Union soviétique et ont aujourd’hui le levier du renforcement des relations ces derniers temps au détour de quelques vicissitudes de l’histoire.

Un choix de raison
En effet, pour faire face à la menace terroriste exacerbée du fait du retrait de certains des partenaires traditionnels du pays, dont la France, les autorités de la transition font le choix stratégique de se rapprocher de la Fédération de Russie.
La coopération entre les deux pays dans le domaine sécuritaire permettra notamment d’équiper et de former les forces armées maliennes contribuant ainsi à leur montée en puissance.
«Le parking sur lequel nous nous trouvons serait d’ailleurs trop étroit pour recevoir l’ensemble du matériel récemment acquis grâce au leadership de son excellence, le Colonel Assimi GOITA, et partenariat gagnant avec la Fédération de Russie (…). Nous consolidons notre capacité de reconnaissance et d’attaque avec des avions de chasse de type L39 et sous quoi et 25 qui s’ajoute au Super Tucano et d’autres appareils déjà en dotation ; ainsi que les hélicoptères d’attaquent de type mi-24p qui s’ajoutent au Mi-35 au Mi-24 déjà livré », ministre de la Défense Sadio CAMARA, lors d’une cérémonie de réception d’équipements militaires livrés par le pays POUTINE.
Pour diversifier cette coopération qui porte ses fruits et les tendre à d’autres domaines notamment économiques et commerciaux, deux délégations ministérielles de haut niveau séjourneront dans la capitale russe.

L’approvisionnement en produits stratégiques
Au menu des échanges avec Moscou, il y a les questions relatives à l’approvisionnement du Mali en produits stratégiques notamment : le blé, les engrais, et les hydrocarbures.
«Le Mali, à travers son gouvernement, a transmis une convention aux autorités russes qui définit les besoins mensuels du Mali dans tous les produits, notamment les produits, le blé, et les besoins du Mali pour les intrants agricoles qui se situent généralement entre le mois de novembre et le mois de mars. Donc, il s’agit de dire que tous les besoins du Mali dans ces produits doivent pouvoir être satisfaits dans le cadre de ces échanges.
Il s’agit d’échanges permanents qui doivent s’installer pour les quantités et les besoins habituels mensuels du Mali. Nous pensons que nos premières commandes doivent atteindre un montant maximum de 100 millions de dollars. À la suite de cela, tout le reste va se dérouler », a expliqué le ministre des Finances, Alhousseini SANOU.
À la suite de ces différentes missions, le Mali a réceptionné une première cargaison de 25 000 tonnes de blé livrées au port de Conakry le 7 juin dernier. Il s’agit de la première partie d’une cargaison totale de 50 000 tonnes. Un appui de la Fédération de Russie au gouvernement du Mali pour l’aider dans ses efforts de stabilisation des prix des denrées de première nécessité.
«Cet appui d’envergure vient judicieusement renforcer les multiples efforts déployés par les plus hautes autorités de mon pays, notamment par son excellence le Colonel Assimi GOITA, président de la transition, chef de l’État, qui place la sécurité alimentaire au premier rang des priorités nationales. C’est donc pour nous une occasion renouvelée pour saluer un partenariat bienveillant et fructueux que la Russie entretient depuis toujours et dans divers domaines avec notre pays.
C’est aussi le lieu de magnifier la concorde entre nos deux chefs d’État et rendre un hommage appuyé à leur réplication personnelle qui a permis de faire aboutir ce processus longtemps annoncé», ministre Commissaire, Redouane Ag Mohamed Ali.

Un solide socle politique
Les Relations entre Bamako et Moscou sont basées sur un solide socle politique sous l’impulsion directe des présidents Assim GOÏTA et Vladimir POUTINE. Les relations faites de soutien mutuel au niveau des instances multilatérales notamment aux Nations Unies où le Mali peut compter désormais sur Moscou.
Ce qui a valu d’ailleurs au chef de la diplomatie russe, le grade de Commandeur de l’Ordre national du Mali à lui décerner à la faveur de sa visite au Mali.
«Vous savez que la Russie est membre du Conseil de sécurité des Nations unies et dans ce cadre, la Russie a toujours soutenu le Mali et défendu l’unité du Mali et l’intégrité territoriale du Mali. Elle s’est toujours opposée à des résolutions, des décisions qui sont injustes vis-à-vis de notre pays», avait déclaré Abdoulaye DIOP.
Il y a une véritable dimension économique à ces relations politiques, tel semble être le nouveau défi de Bamako et Moscou en vue d’augmenter le flux des échanges commerciaux. En effet, si au plan militaire, les transactions entre les deux partenaires sont importantes, en revanche au plan commercial, elles sont en deçà des attentes. Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays est estimé faible avec 24,500 millions de dollars ; soit environ 13 milliards de francs CFA.
Il s’agit donc de renforcer les liens économiques et commerciaux, mais aussi, et surtout d’étendre la coopération bilatérale à d’autres secteurs comme : la prospection minière, l’énergie, les infrastructures, le transport, l’agriculture, et les technologies.

Par Abdoulaye OUATTARA

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