Dans une lettre adressée aux autorités françaises dont Mediapart et le Guardian ont pu se procurer une copie, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires dénonce les « zones d’ombres troublantes » entourant l’enquête sur l’assassinat au Mali en 2013 des reporters de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Elle estime que les autorités françaises ont freiné les progrès de l’enquête, ce qui constitue une violation du droit international. L’Élysée et le parquet national antiterroriste nient toute volonté d’enterrer le dossier.
Le dernier geste fort de son mandat aura été pour Ghislaine Dupont et Claude Verlon – ces deux employés de Radio France internationale enlevés puis tués à Kidal (Mali) le 2 novembre 2013, dans des circonstances non encore élucidées. Agnès Callamard, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a terminé son mandat onusien le 29 mars pour devenir secrétaire générale de l’organisation non gouvernementale Amnesty International. Mais juste avant de tourner cette page professionnelle, la défenseure des droits humains a tenu à envoyer un courrier : trente et une pages sans concession adressées aux autorités françaises.
Source : Mediapart