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ASSASSINAT DANS UN BUREAU DE VOTE AU MALI

Le second tour de l’élection présidentielle a été marqué dimanche par l’assassinat d’un président de bureau de vote, au sud-ouest de Tombouctou – Des “djihadistes ont tiré sur lui et l’ont tué”, selon les autorités locales

Le scrutin se déroulait sous haute tension. Dimanche, le second tour de l’élection présidentielle au Mali a été endeuillé par l’assassinat d’un président de bureau de vote. Ce dernier a été tué par balles par des hommes armés au sud-ouest de Tombouctou, dans le nord du pays, ont indiqué à l’AFP des sources sécuritaires et un élu local. “Des djihadistes sont venus vers 13h30 dans un bureau de vote d’Arkodia. Ils ont demandé à tout le monde de lever les mains. Le président du bureau de vote a voulu fuir. Les djihadistes ont tiré sur lui et l’ont tué”, a-t-il ajouté., a indiqué un élu de cette localité située à quelque 100 km de Tombouctou, une zone régulièrement visée par des attaques de groupes islamistes.

“Six personnes sont entrées dans le bureau de vote et ont assassiné le président”, a également indiqué une source proche de la police malienne. “Les quatre assesseurs ont été molestés et le bureau de vote a été brûlé”, a précisé le Pool d’observation Citoyenne du Mali (POCIM), qui a déployé sur le terrain plus de 2.000 observateurs. Egalement dans le nord du Mali, dans le village de Kiname, à 120 km de Tombouctou, “des hommes armés sont venus et ont emporté tout le matériel électoral au bord du fleuve et l’ont incendié, avant de repartir”, a déclaré un habitant joint par l’AFP.

Trois membres d’un commando arrêtés samedi

Le tension était déjà montée samedi avant le scrutin avec l’arrestation de trois membres d’un commando, qualifié de “groupe terroriste”, au moment où il “planifiait des attaques ciblées à Bamako pendant le week-end”. Leurs objectifs présumés n’ont pas été dévoilés, mais le pays a connu ces dernières années plusieurs attentats djihadistes, contre des lieux fréquentés par des Occidentaux ou contre les forces militaires, ainsi que des enlèvements d’étrangers et de nombreuses violences intercommunautaires.

Déterminant pour l’avenir du Sahel, le scrutin ne déclenche pas les passions au Mali, la victoire semblant déjà promise au sortant, dit “IBK”, face à l’opposant Soumaïla Cissé. Le vainqueur entrera en fonction début septembre avec la lourde tâche de relancer l’accord de paix conclu en 2015 avec l’ex-rébellion à dominante touareg, dont l’application accumule les retards. L’accord avait été signé après l’intervention de l’armée française qui, en 2013, avait repris le contrôle du nord du Mali, où les djihadistes avaient imposé la charia pendant un an.

Lors du premier tour le 29 juillet, quelque 3% des bureaux de vote étaient restés fermés en raison de violences, empêchant près de 250.000 Maliens de se rendre aux urnes, surtout dans le Centre et le Nord. Cette fois, quelque 36.000 militaires maliens, soit 6.000 de plus qu’au premier tour, étaient mobilisés pour sécuriser le scrutin avec l’aide des Casque bleus de la Minusma, des forces françaises de l’opération Barkhane et, dans le Nord, où l’Etat est peu ou pas présent, de groupes armés signataires de l’accord de paix.

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