Le maire de la mairie du district de Bamako, Adama SANGARE, a évoqué ce mercredi 4 mai encore l’épineuse question de l’assainissement de la ville de Bamako lors de sa présentation de vœux à l’occasion de la fête de Aïd El Fitr. Face à la situation, il a fait l’aveu de l’incapacité de la mairie de résoudre le problème sans notamment le soutien de l’Etat, le paiement de certaines taxes à la mairie par la population.
Encore, la traditionnelle présentation de vœux de la fête de ramadan a été respectée à la mairie du District de Bamako. Elle était présidée par le maire Adama SANGARE et a réuni autour de lui les élus communaux, les responsables des services et les agents de la mairie du District de Bamako.
Occasion, outre les vœux, d’aborder les problèmes auxquels la collectivité est confrontée dans un contexte difficile et exacerbé par les conséquences de l’embargo de la CEDEAO sur le pays.
Dans son speech, M. SANGARE a informé le personnel de la difficulté économique au sein de la structure dont les conséquences par moment ont ralenti la réalisation de certaines activités. Analysant cette situation, il présage déjà une année qui sera économiquement difficile pour la mairie tout en appelant les travailleurs à s’y préparer.
En dépit de ce stress de trésorerie, la mairie a contribué au ramassage des ordures qui bordaient certaines artères de la ville à l’approche de la fête alors qu’Ozone Mali, la société en charge de la propreté de Bamako, était en arrêt de travail à cause de la grève de ses agents pour non-paiement de trois mois de salaire.
« Malgré ce problème, les services de la voirie arrivent à évacuer les ordures. Toutefois, on voit des images qui ne sont pas belles. Elles nous interpellent et l’ensemble de la population de Bamako », s’est indigné le maire Adama SANGARE.
Pour lui, la tristesse de l’image de la ville va avec le problème de moyen de l’État qui doit accorder une subvention aux collectivités, à l’image de toutes les capitales. Mais au Mali, selon une source à la mairie, cet effort financier fait défaut.
« L’État a demandé à Ozone Mali d’aider la mairie de Bamako à assainir la ville. Malheureusement, très rapidement, l’État s’est retrouvé en cessation d’impayés énorme vis-à-vis d’Ozone. C’est pour cette raison que souvent on voit de gros tas d’ordures qui ne nous font pas honneur qui nous font honte, mais c’est une réalité qu’il faut gérer », a-t-il expliqué.
Selon lui, la mairie n’a pas les capacités financières de résoudre le problème d’assainissement de la ville. La situation ne trouvera de solution en partie qu’avec l’engagement de l’Etat.
Outre l’aspect financier, le problème se pose avec acuité sans une décharge finale répondant au besoin de la production de déchets de la ville estimée à moins de 1400 tonnes par jour.
« Nous avons toujours demandé à l’État de mettre au moins une décharge à la disposition de Bamako. Il n’y a pas de décharge finale où on peut évacuer les ordures à tout moment de l’année. Le problème est là et ce n’est pas la responsabilité de la ville de Bamako. L’État doit mettre une décharge à la disposition des municipalités. Elle est encore attendue. Celle de Noumoubougou est ouverte 1 à 2 semaines et est fermée 5 à 6 mois », a dénoncé M. SANGARE.
Par ailleurs, il a indiqué que la croissance démographique de Bamako avait rendu son assainissement difficile en dépit des efforts consentis par les autorités, les municipalités et les populations qui ont atteint leur limite sans un changement profond de comportement.
« Il faut beaucoup de sensibilisation, d’éducation et plus d’engagement », a ajouté le maire du District de Bamako.
En termes d’engagement, estime-t-il, la population doit s’acquitter du paiement des différentes taxes, car, a expliqué M. SANGARE, la cité ne peut pas se faire sans celles-ci.
« Vivre à Bamako nécessite un coût. A cet effet, je demande aux uns et aux autres de payer la Taxe de développement régional et local (TDRL) qui est de 3000 FCFA par an et par imposable. La taxe de voirie 3000 par ménage et par concession », a exhorté le maire du District de Bamako, tout en regrettant que la mairie centrale soit à 8% de paiement annuel de ces taxes.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin