Sous la bannière du «Mouvement Yèrèwolo Débout sur les Remparts», plusieurs organisations de la société civile ont pris d’assaut, vendredi dernier, le Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba de Bamako pour réclamer sans ambages le départ de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).
Les quelques milliers d’adeptes répondaient ainsi à l’appel du leader emblématique des Yerewolos, Adama Ben le Cerveau. Les manifestants, tout en réaffirmant leur soutien aux autorités de la Transition, ont exprimé leur indignation face à la politique de la mission onusienne qu’ils accusent de déstabiliser le Mali. Munis de banderoles et de pancartes, scandant des slogans favorables aux FAMa ainsi qu’à la Russie et criant leur hostilité à la Minusma, à la France et à la Cedeao, la foule surexcitée brandissait également le drapeau couleurs du Mali aux côtés des couleurs russes, en même temps que leurs meneurs et leaders de succédaient au pupitre pour fustiger les forces onusienne à coups de dénonciations de leur incapacité à résorber l’insécurité après 10 de présence sur le sol malien.
Ce que reprochent les organisateurs à la Minusma…
Dans une déclaration signée et lue par le porte du mouvement Yerewolo Debout sur les Remparts, Sidiki Kouyaté, les organisateurs de meeting, tout en déplorant le caractère limitée et inadaptée de la mission, l’accusent de ne veiller qu’aux intérêts de France et à son agenda de «mainmise sur le Sahara». Ce qui explique, aux yeux de Ben Le Cerveau, l’hostilité de la Minusma «à toutes les solutions endogènes et choix stratégiques du Mali, notamment la Coopération Mali-Russe». Et les organisateurs du meeting de réduire les interventions de la Minusma au financement d’organisations de jeunes et de femmes, d’ONG et d’organes de presse pour sa propagande et la manipulation de l’opinion. Allusion est faite à «Radio Mikado» assimilée au passage à la Radio Mille Collines qui avait mis le feu au Rwanda en 1994. Il est en outre reproché à la Minusma de soutenir mordicus l’Accord d’Alger et de s’activer pour la mise en œuvre au mépris de ses contradictions avec la constitution du Mali, la souveraineté et l’unité nationales ainsi qu’avec la dignité du peuple malien. Last but note the least, la Minusma n’est pas moins blâmable, aux yeux de ses détracteurs, pour les rapports qui ne visent, selon eux, à déblayer le terrain pour d’éventuelles poursuites des autorités actuelles devant les juridictions internationales et à exposer le Mali aux sanctions en instrumentalisant les Droits de l’Homme à des fins politiques et au nom du diktat de l’occident.
Amidou Keita
Source : Le Témoin