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AMADOU AYA « SBM fut un partisan de la lutte pour la quête de la démocratie »

Amadou Aya, secrétaire général adjoint de la CODEM fait savoir que « le décès de Soumeylou Boubeye Maïga nous interpelle tous, parce qu’il est mort en détention, il est mort sans qu’on ne lui offre la chose la plus élémentaire pour un être humain : le droit de se soigner ».

Les Echos : Que retenez-vous de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga ?

Amadou Aya :  Je présente mes condoléances à la famille biologique du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga, à sa famille politique, à ses militants et à l’ensemble du peuple malien. Soumeylou Boubeye Maïga fut un partisan de la lutte pour la quête de la démocratie. Il fut un guide de la démocratie malienne, il fut un grand commis de l’Etat, quelqu’un qui a servi durant toute sa vie à tous les postes de responsabilités qui lui ont été confiés. Il a agi avec responsabilité, avec droiture et avec une grande expérience, donc, Soumeylou Boubeye Maïga était un digne fils du Mali.

Les Echos : Pensez-vous que ce départ brutal pouvait être évité ?

AA : Nul ne peut arrêter le destin, comme on le dit très souvent ; quand on vit, c’est un contrat entre le Seigneur et l’Homme ; et le jour-J, on va partir. Son décès nous interpelle parce qu’il est mort en détention, il est mort sans qu’on ne lui offre la chose la plus élémentaire pour un être humain c’est-à-dire le droit de se soigner. Les médecins, sa famille politique ainsi que sa famille biologique ont eu à interpeller le gouvernement pour que Soumeylou Boubeye Maïga puisse bénéficier des soins élémentaires qu’on lui a refusés, malgré le fait qu’il soit un présumé coupable. Mêmes les détenus ont droit aux soins élémentaires. Je ne peux pas dire qu’on pouvait éviter son décès mais on aurait dû permettre à ce grand homme, qui a servi le pays à des niveaux de responsabilités les plus élevés, le droit de se soigner. On a eu beaucoup d’exemples : l’ancien président Moussa Traoré, le président IBK ; tout récemment à côté de nous, on a le cas d’Alpha Condé en Guinée. Donc, quand on est malade, c’est l’humanisme qui doit commander.

Les Echos : Quelles peuvent être les conséquences de ce décès pour la classe politique malienne ?

AA : Cela doit interpeller l’ensemble de la classe politique malienne. Après des années de lutte pour la quête de la démocratie, aujourd’hui, en moins de deux ans, le coup d’Etat militaire est en train de nous faire revenir à de mauvais souvenirs. Il est temps pour la classe politique malienne de s’interroger, il est temps pour le peuple malien de s’interroger pour mettre fin à cette dérive qui est en train de faire reculer le pays aujourd’hui.

Maffenin Diarra

Source: Les Échos- Mali

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