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Afrique-Allemagne : l’heure du bilan avec Angela Merkel

Pour la dernière fois, la chancelière allemande va rencontrer des dirigeants africains, officiellement pour dresser le bilan de l’initiative « Compact with Africa ».

 

 

Juillet 2017. À la tribune de la « Conférence sur le partenariat africain des pays du G20 » qui se tient à Berlin, Angela Merkel, la chancelière allemande, a créé la surprise. En prenant la tête de la présidence du G20, elle a déjà dans l’idée de placer l’Afrique au cœur de l’agenda des pays les plus industrialisés. Son crédo : amorcer un changement de paradigme dans la politique de développement et son bras armé stratégique et financier sera l’initiative « Compact with Africa ». L’idée derrière est de favoriser les investissements privés dans les pays d’Afrique en soutenant les plus volontaires. C’est une première et surtout un immense défi.

La force de la proposition vient du fait que ce sont les pays qui définissent eux-mêmes les projets qui favorisent leur développement. Pour y parvenir, ils peuvent compter sur les institutions financières internationales, panafricaines et les partenaires du G20, qui leur fournissent leur expertise, des financements et leurs garanties. La Côte d’Ivoire, la Tunisie, le Ghana, le Maroc et le Rwanda sont les premiers concernés. L’Allemagne choisit non pas d’y aller seul mais de s’associer avec d’autres pays européens bien sûr, mais, plus inattendu, avec d’autres a priori concurrents comme la Chine. « Plutôt qu’un plan Marshall, c’est un plan Merkel », la formule du président Alassane Ouattara à l’époque fait mouche et restera comme une marque de l’admiration des dirigeants africains à l’endroit du leadership de la chancelière allemande.

Quand et comment est née cette appétence d’Angela Merkel pour l’Afrique ? À un mois quasiment du départ de la chancelière, à l’issue des législatives du 26 septembre, l’heure est au bilan.

Le grand réveil
Si on regarde un peu en arrière, c’est en 2015 qu’Angela Merkel commence par poser les bases d’une nouvelle politique africaine. De l’avis de nombreux experts, c’était le bon moment. Pendant longtemps, l’Allemagne n’a pas réussi à se départir de son image d’ex-colonisateur indifférent à l’Afrique. Il y a pourtant plus d’un siècle que l’Allemagne n’a plus de colonies en Afrique, mais il est vrai que sa conquête de la Namibie, où a été commis le premier génocide de l’histoire, a fortement entaché toutes les tentatives de rapprochement, jusqu’à donc très récemment.

Il y a bien eu quelques tentatives, quelques années plus tôt, l’ancien président Horst Köhler avait souhaité jeter les bases d’une relation nouvelle. « À mes yeux, l’humanité de notre monde se jugera au destin de l’Afrique », avait-il déclaré dans son discours d’investiture devant le Bundestag, le 1er juillet 2004. À l’époque c’était vraiment disruptif. Mais, il y a eu peu de retombées concrètes sur le plan diplomatique ou économique. En revanche, bien que l’Afrique n’ait pas toujours été la priorité de la diplomatie allemande, du moins les investisseurs ont-ils développé un intérêt croissant pour la région qui s’est matérialisée non pas par de grands sommets mais plutôt sur le terrain des affaires. D’abord dans les anciennes colonies allemandes comme le Togo ou le Cameroun, et encore plus en Afrique australe.

Le vrai tournant date de la crise des réfugiés, en 2015. Alors que l’Allemagne accueille, en une année, 900 000 migrants, principalement originaires du Moyen-Orient, Angela Merkel commence à insister sur le fait que « s’il y a trop de désespoir en Afrique, alors évidemment des jeunes vont se dire qu’ils vont aller chercher une nouvelle vie ailleurs », déclarait Angela Merkel lors de la présentation de son « plan Marshall ». Selon elle, il faut travailler sur les causes de l’immigration plutôt que d’en subir les conséquences. La croissance économique comme réponse au défi migratoire.

Source : Lepoint.fr

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