C’est la deuxième attaque d’envergure des Groupes Armés Terroristes et de leurs commanditaires contre Tessit. Cette localité et son camp en ont fait l’objet en mars 2021. L’embuscade tendue, à cette époque, par les fantassins de l’ «EIGS» avait occasionné la mort d’une trentaine de soldats maliens. La question qui taraude les esprits est la suivante : mais pourquoi tant d’acharnement de ces forces du mal contre Tessit ?
Cette localité est la principale ville malienne dans la zone des «Trois frontières». Où les groupes terroristes, en dépit des neuf ans de présence «Barkhane» ont pu prospérer. La région est prospère grâce aux trafics d’armes, de drogues, de cigarettes, de médicaments contrefaits. Tessit est aussi et surtout une zone très riche en ressources minières et d’hydrocarbures naturellement convoitée par ces insatiables et tyranniques prédateurs occidentaux, la France en tête. Dont les autorités ont publiquement déclaré que le Mali payera cher son impertinence à leur tenir tête jusqu’à la rupture de coopération.
Dans quelques jours, Barkhane doit définitivement quitter le territoire malien. Elle s’est repliée avec armes et bagages sur le Niger un pays dont le pouvoir, très hostile à Bamako, est inféodé à la Macronie. A en croire des sources militaires maliennes les GAT, qui ont récemment attaqué Tessit, sont arrivés de ce pays voisin, lourdement armés et munis d’une logistique sophistiquée. Ils auraient bénéficié d’appuis aériens d’un pays étranger (drones et hélicoptères). Il est hélas fort à parier que les mercenaires –pour appeler le chat par son nom- recrutés, formés, motivés et mis en mission par ces occidentaux vont encore frapper des dispositifs militaires de notre pays. L’attaque de Tessit n’est-elle pas visiblement l’ultime tentative de déstabilisation du Mali ?
Après les menaces françaises, les USA ont pris le relais en interdisant publiquement aux pays africains de coopérer avec la Russie sous peine d’être considérés comme des ennemis. On veut empêcher les pays africains d’affirmer leur souveraineté diplomatique et économique. La seule façon pour le Mali de contrer ces menaces est certainement la concrétisation d’un véritable accord de défense avec la Fédération de Russie. Pourquoi ne pas lui accorder l’installation d’une base militaire dans notre pays ? Mais oui, bon gré mal gré, notre pays est désormais entrainé dans l’engrenage de la confrontation géopolitique entre les grandes puissances pour l’avènement d’un nouvel ordre mondial. Nous devons donc choisir notre camp. La Russie n’est-elle pas logiquement notre allié du moment ? Bien sûr !
Toutefois, certains souverainistes maliens ne seraient jamais en faveur d’une décision des Autorités de la Transition, qui autoriserait, sur le territoire malien, l’établissement d’une base militaire de la fédération de Russie. Alors que, dans le contexte d’insécurité grandissante qui prévaut dans notre pays et la certitude que le terrorisme y sévissant est organisé et entretenu par des puissances étrangères obsédées par l’accaparement des richesses de notre sous-sol, imposent une telle décision. Même si elle n’est pas forcément la panacée, elle serait logiquement l’ultime solution pour éviter la balkanisation du Mali. Notre pays doit continuer d’exister à l’intérieur des frontières héritées de la colonisation. Il lui faut donc instamment choisir son camp !
Gaoussou Madani Traoré
Source: Le Challenger