Affaire des ‘’ 50 000 Moustiquaires Imprégnées détournées en Guinnée vers le Mali’’ Une partie du butin retrouvée dans le magasin du député N’Fa Simpara
Suite à une enquête diligentée par les autorités maliennes en charge de la santé consécutive à des informations relatives au détournement de 50 000 moustiquaires en Guinée, des ballots de moustiquaires ont été bien retrouvés dans un magasin appartenant au député, non moins commerçant, Mamadou N’Fa Simpara. Si l’élu n’a pas été encore inquiété, d’autres personnes impliquées dans l’affaire ont été interpellées. Par précaution, le département de la Santé a décidé de n’opérer aucun prélèvement sur son propre stock moustiquaires jusqu’à la fin de l’enquête.
L’affaire dite des « 50 000 moustiquaires imprégnées détournées en Guinée vers le Mali » n’a pas fini de révéler tous ses secrets. Dans notre parution d’hier mercredi, nous annoncions la découverte de « 18 ballots dans le magasin d’un député commerçant malien ». A la suite d’une enquête plus poussée, il s’est avéré que le député en question n’est autre que l’élu de Banamba, Mamadou N’Fa Simpara. Cette découverte dans ses magasins, à Boulkassoumbougou, à la suite d’investigations minutieusement menées par les autorités judicaires, établit son implication dans cette sale affaire qui risque de porter un coup sévère à sa carrière politique.
En effet, ces produits ont été fournis par les partenaires techniques et financiers du secteur de la santé, dans un souci d’assistance à nos pays africains où la malaria fait des ravages. Or voilà que par des pratiques peu orthodoxes, ces dons se retrouvent entre les mains d’un commerçant de surcroît député à l’Assemblée nationale. Si, pour le moment, « l’honorable » Simpara n’a pas été inquiété, certaines personnes impliquées dans le dossier ont été interpellées et placées sous écrou et le dossier transmis au parquet du tribunal de la commune I. Selon des sources concordantes, cette enquête a été ouverte à la demande du département de la Santé du Mali décidé à faire toute la lumière sur cette affaire qui n’honore aucun des deux pays mis en cause. Le pays où le détournement a été commis, la Guinée et le pays receleur, le Mali.
Les premières informations font croire que les moustiquaires étaient extraites de leurs emballages d’origine et réemballées dans de faux emballages et ont été achetées par inadvertance par le ministère de la Santé du Mali. Pour le moment son achat par le département n’a pas été prouvé par les enquêtes. Mais ce qui est évident, c’est qu’une perquisition dans le magasin du député, sis à Boulkassoumbougou, en face du commissariat de police de ce quartier, a permis de constater la présence effective de 16 balles de 50 pièces de moustiquaires imprégnées; 19 paquets de 100 sachets d’emballage neufs de moustiquaires non utilisés ; d’une importante quantité d’échantillons de logos de marques de moustiquaires; des emballages portant la mention USAID Guinée Conakry; d’une importante quantité de matériels de confection d’emballages. Un prélèvement des échantillons a été opéré sur les produits avant qu’ils ne soient transférés dans un magasin dans la même cour et mis sous scellés.
Pour le moment, le département de la Santé a décidé de bien fouiller dans les derniers marchés qu’il a attribués relatifs aux moustiquaires et de ne procéder à aucun prélèvement sur le stock de moustiquaires acquis par le département jusqu’à la fin des enquêtes. Il ressort de nos recherches que ce sont le Fonds Mondial, l’USAID et la Fondation Against Malaria, bailleurs traditionnels du programme des « moustiquaires imprégnées » visant à lutter contre le paludisme en Afrique, qui ont alerté le ministère de la Santé du détournement de ces moustiquaires en Guinée vers le Mali. Ces structures sont informées à temps réel des développements de l’enquête.
Y C
Source: l’Indépendant
Tags: Banamba