Un signe du destin ? La coïncidence est, en tout cas, manifeste ! Notre confrère Birama Touré est porté disparu le Vendredi 29 Janvier 2016. Aujourd’hui vendredi 29 Janvier 2021, cela fait donc juste cinq ans, jour pour jour que ses parents, amis et collaborateurs sont sans nouvelle de lui. Le régime défunt n’a, à aucun moment, donné l’impression d’être préoccupé par cette disparition. L’actuelle junte elle, non plus ! La presse, pour sa part, commence à émettre des signes de lassitude.
Jeudi 28 Janvier 2016 et certainement pour la dernière fois, Birama Touré se rend dans les bureaux du Journal «Le Sphinx». Il était accompagné d’un individu plutôt louche qui semblait «veillé» sur lui. Sur place, ils trouvèrent d’autres confrères occupés à assurer la publication du lendemain Vendredi 29 en l’absence du Directeur de Publication Adama Dramé en voyage.
Birama demanda à voir le Dirpub. Absent, lui répondit-on. Et après un court moment d’hésitation et après consulté son accompagnateur du regard, il se retira sous bonne garde de son drôle d’accompagnateur lequel fut identifié plus tard, comme membre d’un service spécial au compte du régime politique en place. Et on ne revit plus Birama !
De folles rumeurs le concernant tombèrent année après année : il serait en détention dans les geôles de la sécurité d’État ; aperçu au Sénégal, quelque part dans les rues de Dakar dans un post des « Amis de Katio » ; Mort des suites de tortures de la part de ses geôliers… Cette dernière version s’avéra la plus crédible au regard du silence assourdissant et du début de panique s’étant emparé de certains membres du personnel militaire et responsables politiques du régime en place.
Cinq (05) ans plus tard, le doute commence à laisser place aux certitudes : tout indique que Birama n’est plus de ce monde, a laissé entendre l’émérite policier, Papa Mambi Keïta. Ce dernier a été contraint à l’exil à la suite d’une tentative d’assassinat sur l’activiste Madou Kanté dit « Madou Ka journal ». Idem, notre Directeur de Publication, Adama Dramé, après avoir failli être écrasé, deux ans plus tard, par un camion-benne qui l’attendait à la sortie d’une entrevue avec une consœur du « New-York Times » avec laquelle il venait justement de parler de la disparition de Birama Touré.
Nonobstant, des indices et témoignages probants et évidents, les pouvoirs publics y compris le gouvernement de Transition, n’ont daigné, véritablement ouvrir le dossier. La justice non plus malgré les assurances données par les différents ministres de tutelle.
Dans la ferveur de sa prise du pouvoir, les membres de la junte ont effectué une visite dans le vestibule du Patriarche Touré, Famille d’origine de l’illustre disparu. Après, plus rien !
La presse, disions-nous est désormais gagnée par la lassitude. Le sujet «Birama Touré» est rarement évoqué dans les colonnes des journaux, sur les antennes et sur les petits-écrans. Et pourtant, avertissent les Aînés, ce qui est arrivé à Birama est inconcevable et susceptible d’arriver à tous défenseurs de la vérité et des libertés.
La Famille Touré pour sa part, n’a pas oublié. Elle organise ce jour vendredi 29 Janvier, une prière et une lecture de Coran au nom de l’Illustre disparu, au propre comme au figuré.
Batomah Sissoko