18 hôtels mobilisés pour héberger nos compatriotes astreints au confinement de retour au pays dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie à Coronavirus, courent toujours derrière leurs 3 milliards de francs CFA que l’Etat leur doit. Ils s’en remettent désormais à l’intervention du Président de la Transition ; d’autant plus que c’est désormais le Trésor public qui refusent de reconnaître leurs factures.
La Commission de rapatriement des Maliens bloqués à l’extérieur en raison de la maladie à Coronavirus, dans le cadre de ses missions et conformément aux recommandations des autorités sanitaires, assure la prise en charge hôtelière de nos compatriotes rapatriés, à l’instar de nombreux pays. Nos compatriotes ainsi de retour au bercail sont placés en isolement pendant 14 jours dans des hôtels avec lesquels les autorités ont passé des contrats. Ainsi, apprend-on de sources autorisées, 18 hôtels de la capitale ont accepté d’accompagner l’Etat dans la prise en charge des compatriotes rapatriés.
Mais, nous fait-on savoir, si les hôteliers ont été à hauteur de prestation pour fournir les commodités nécessaires à leurs hôtes de deux semaines, les autorités ne se montrent pas à hauteur de solvabilité. Trois milliards de nos francs, c’est ce que l’Etat doit aux hôteliers. Et ils courent derrière leurs sous à l’expiration de l’échéance de paiement. Le fait est que le Gouvernement n’a pas honoré son engagement et cela inquiète les hôteliers, d’autant plus qu’il n’a pas bonne réputation en matière de solvabilité ; mais surtout qu’en raison de la maladie à Coronavirus, les hôtels ont dû fermer leurs portes avec comme corollaire de privation de recettes.
Selon un interlocuteur évoluant dans le secteur de l’hôtellerie, cet argent est une manne inespérée qui devrait aider à se remettre à flot.
Depuis quelques mois, le dossier de paiement se trouve sur la table du Directeur national du Trésor public et de la comptabilité qui a catégoriquement refusé de payer. « Nous avons tout fait pour que nos factures en souffrance puissent être payées, parce que beaucoup d’hôtels sont dans des difficultés financières. Le Trésor refuse de payer au motif qu’il ne reconnaît pas nos factures. C’est très grave puisqu’un budget a été voté par l’ancien Premier ministre, Dr Boubou CISSE, à l’époque, afin de rapatrier nos compatriotes qui étaient bloqués à l’étranger à cause de la pandémie de COVID-19 et la prise en charge de leur hébergement dans les hôtels pour deux semaines de confinement.
Au lieu que cette affaire soit une bouffée d’oxygène, elle a créé d’autres problèmes aux hôtels. Aujourd’hui, les banques nous fatiguent énormément, alors que nous avons nos factures impayées par l’Etat. Nous lançons un appel au Président de la Transition de prendre ce dossier en main. Nous ne voulons pas de problème en cette période de transition », dépeint un responsable hôtelier dépité par la situation qui prévaut.
Selon un autre responsable excédé par le manque de solvabilité des autorités du pays, ils leur seraient très reconnaissants de leur payer leur dû, en attendant que les hypothétiques promesses ne se réalisent. Pour lui, le paiement des frais d’hôtel des Maliens bloqués à l’extérieur en raison de la maladie à Coronavirus est un geste de solidarité dont l’État devrait s’acquitter avec diligence. Le cri de cœur des hôteliers sera-t-il entendu ?
PAR BERTIN DAKOUO
Source : INFO-MATIN