Un taux de croissance économique estimé à un peu plus de 6% en 2012 contre 0,8% en 2011. Et qui pourrait être de l’ordre de 6,4% en 2013. L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) se porte bien. Du moins, si l’on s’en tient aux résultats économiques obtenus par l’ensemble des pays de cette zone. Mais si ces résultats paraissent flatteurs, c’est grâce à la forte reprise économique en Côte d’ Ivoire, l’accélération de la politique agricole de l’union, les bons points liés à la problématique de financement économique avec l’afflux de capitaux (tables-rondes), aux activités extractives des mines et de l’énergie, l’identification des solutions et des actions mises en ?uvre. La Côte d’Ivoire qui avait surtout une croissance négative avec -4,7% en 2011 est passée à 8,6% en 2012. En tout cas, la situation économique et financière de l’Union s’est surtout améliorée après une forte décélération en 2011 due à la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. L’année 2012, selon le rapport de l’Union, a bénéficié des retombées positives de la normalisation de la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire et la reprise plus rapide que prévue de l’activité de ce pays. Dans son intervention d’hier, à l’ouverture, à l’hôtel King Fahd Palace, Fily Bouaré Cissoko, ministre de l’Economie et des Finances du Mali, par ailleurs présidente du Conseil des ministres de l’Uemoa, a reconnu que la croissance en Côte d’Ivoire a impacté la situation économique de la zone. Appelant à relever les nouveaux défis qui attendent l’Uemoa et qui s’articulent entre autres autour de l’énergie durable, la sécurité alimentaire, la maîtrise de l’eau, l’aide aux zones défavorisées. Cependant, Fily Bouaré Cissoko a reconnu que pour maintenir le cap, l’accent doit être mis sur la stabilité politique. Rappelant que l’année 2012 a été marquée par une situation sociopolitique déplorable au Mali et en Guinée-Bissau. Selon elle, ces différentes crises ont démontré l’importance de la stabilité politique d’un pays, gage de tout développement économique. Elle s’est donc réjouie des chantiers « Paix et sécurité » amorcés par les chefs d’Etat de l’Union et qui ont permis de réagir dans l’urgence, avec l’appui de la communauté internationale aux problèmes rencontrés par le Mali et la Guinée-Bissau en 2012. La présidente du Conseil des ministres de l’Uemoa a donc insisté sur l’instauration d’un mécanisme de prévention des conflits dans l’Union afin de pérenniser le taux de croissance obtenu. L’assainissement des finances publiques et l’amélioration des conditions de vie des populations devant être toujours au cœur des préoccupations des chefs d’Etat de cet espace économique.
Les cas du Mali et de la Guinée-Bissau
Pour sa part, Faure Essozimna Gnassingbé, président en exercice de la conférence des chefs d’Etat de l’Uemoa, a salué les progrès enregistrés par les pays de cette zone grâce à leur solidarité et la mise en commun de leurs potentialités et expériences. « L’Union a globalement réussi à garder le cap, à relever les défis qui jalonnent le processus d’intégration », a souligné le président Faure Gnassingbé. Il n’a pu s’empêcher d’avoir des propos laudateurs sur le bon déroulement du processus électoral au Mali qui dénote du ‘‘ triomphe de la démocratie et qui est un motif de fierté’’. Précisant que ce qui se dresse sur la route de ce pays, c’est aujourd’hui, la reconstruction et la réconciliation nationale. Il a alors enjoint ses pairs, à instaurer un mécanisme d’alerte et de prévention des conflits. En ce qui concerne la Guinée-Bissau, il a encouragé ce pays à poursuivre son action sur la voie de la démocratie pour l’organisation d’élection prochaine afin que le processus enclenché connaisse un succès. « L’Union s’est engagée à financer ces élections car cela va permettre à ce pays de renouer avec la paix et le progrès », a révélé le président du Togo. Qui a marqué son optimisme quant aux nombreux défis qui attendent l’espace Uemoa surtout que chaque président s’est engagé à jouer sa partition dans différents domaines. A savoir la problématique du financement (Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire), l’énergie durable (Boni Yayi du Benin), la sécurité alimentaire (Mahamadou Issoufou du Niger). La paix et la sécurité étant dévolues au président sénégalais Macky Sall. Pour Faure Gnassingbé, les Etats devront redoubler de vigilance pour aider davantage les populations de l’Union au niveau de l’accès à l’eau potable, aux soins de santé, de l’éducation et de l’emploi de qualité. Aussi a-t-il évoqué l’institutionnalisation d’une revue annuelle de projets pour mieux aider les pays à consolider leur croissance pour un développement de l’Uemoa. Dans son allocution de bienvenue, Macky Sall a reconnu la solide expérience de l’Union, bâtie, en 19 ans, sur ses nombreuses réalisations. Il a par ailleurs regretté les conflits qui ont émaillé l’Uemoa et prôné ‘‘une union apaisée qui se veut la force d’un idéal intégré, d’une solidarité, d’une complémentarité agissante dans la paix et la sécurité’’. Tous les chefs d’Etat de l’espace Uemoa étaient présents à ce sommet. L’Uemoa, née en janvier 1994, à Dakar au Sénégal, regroupe le Benin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Il s’agit des pays de l’Afrique de l’ouest qui ont en commun le franc CFA.
Il est bon de noter que Yaya Boni est le nouveau président de la Conférence des Chefs d’Etat de l’Uemoa. Il succède ainsi à Faure Gnassingbé du Togo.