La justice zimbabwéenne a décidé mercredi de maintenir en détention le responsable de la principale confédération syndicale du pays, à l’origine d’une grève générale violemment réprimée par le régime la semaine dernière.
Japhet Moyo, secrétaire général du Congrès zimbabwéen des syndicats (ZCTU), avait été arrêté lundi à Harare. Il est poursuivi pour “incitation à la violence” et “subversion”.
“Il nie totalement les charges scandaleuses qui pèsent contre lui”, a déclaré l’avocat du syndicaliste, Alec Muchadehama.
Mercredi, ses avocats ont demandé sa libération, mais le tribunal d’Harare s’y est opposé et a prolongé son incarcération jusqu’à sa prochaine comparution le 28 janvier.
A la suite du doublement des prix des carburants à la pompe annoncé le 12 janvier, la ZCTU avait appelé à trois jours de grève générale la semaine dernière.
Le régime a réprimé brutalement les manifestants et lancé une vague d’arrestations contre les organisateurs de la fronde et leurs soutiens de la société civile et de l’opposition.
Au moins 12 personnes ont été tuées et 78 blessées par balle la semaine dernière, selon le Forum des ONG des droits de l’homme au Zimbabwe, une coalition d’organisations.
Plus de 600 personnes ont été arrêtées, dont des députés de l’opposition et le pasteur contestataire Evan Mawarire. Ce dernier devait comparaître mercredi pour demander sa libération mais l’audience a été reportée à vendredi.
Lors de son arrivée au pouvoir fin 2017 après la chute du président Robert Mugabe, le président Emmerson Mnangagwa avait promis un “nouveau Zimbabwe”, après des années de répression et de crise économique et financière.
La situation économique s’est encore détériorée ces derniers mois. Les Zimbabwéens doivent faire face à des pénuries de liquide, de carburant, de nourriture et de médicaments.
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