Détestée plutôt qu’adulée, ses frasques ont sans doute ajouté à la colère populaire. La plus récente remonte au début de ce mois de novembre 2017. La Première dame du Zimbabwe fait jeter en prison quatre jeunes pour avoir, formule officielle, « sapé l’autorité du président Robert Mugabe ». Leur crime ? Avoir chanté ce « doux » refrain : « Nous détestons ce que vous faites » lors d’un rassemblement politique qui se tenait dans un stade, à Bulawayo dans l’ouest du pays, au moment où Grace Mugabe s’adressait à la foule, aux côtés de son dictateur de mari. Jugés quelques jours après leur interpellation, les quatres accusés, âgés de 24 à 33 ans, et membres du parti au pouvoir de la Zanu-PF alors en pleine tempête interne, ont été finalement relaxés, contre une caution de 50 dollars chacun.
Mais l’incident a mis le président hors de lui. Après l’intervention de son épouse, Robert Mugabe prend la parole et accuse son vice-président Emmerson Mnangagwa d’être à l’origine de ces huées. L’occasion idéale donc pour démettre le vice-président de ses fonctions, après plusieurs semaines de bras de fer entre la Première dame et le numéro 2 du pays sur la question de la succession en devenir du chef de l’Etat.
Une « petite » affaire somme toute, mais qui en dit long sur la puissance de feu que détenait jusqu’ici Grace Mugabe. A 52 ans, elle comptait bien succéder un jour à son époux. Espoirs semble-t-il fortement compromis au regard des événements de cette semaine.
AFP