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Youwarou : LES COMMUNAUTES PEULHES DE DOGO ET TIOKY FONT LA PAIX

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Un forum de réconciliation entre les communautés peulhes de Dogo et leurs frères de Tioky s’est tenu le 7 janvier  à Dogo dans les locaux du groupe scolaire de la localité.
Organisée par l’ONG IMADEL avec un financement du ministère de la Réconciliation à travers le PNUD, cette rencontre a enregistré la participation des ressortissants des communes de Tonka (cercle de Goundam), de Toguéré (cercle de Ténenkou), Dialloubé (cercle de Mopti) et les ressortissants de communes voisines comme Youwarou et Farmaké.
Plusieurs temps forts ont marqué l’évènement : l’intervention du chef de village de Dogo, Mobbo Aïssa, et celle du porte-parole de la communauté peulhe de Tioky, Amadou Allaye.
Les Peulhs de Tioky sont des éleveurs originaires des localités de Tonka, Goundam et Diré. Leur installation dans l’ancien arrondissement de Dogo remonte aux années 1978.
Grace aux efforts louables déployés en amont par l’ONG IMADEL, les deux interventions ont suffi à réconcilier les cœurs et les esprits dans les deux communautés.
Les relations difficiles entre ces communautés remontent à l’éclatement de la crise multidimensionnelle que notre pays a connue et l’insécurité qui a suivi. La commune rurale de Bimbéré Tama dont Dogo est le chef-lieu a été victime de 15 attaques des groupes armés dont 2 meurtrières.
Il s’agit de l’attaque de Babédé, le 27 octobre 2013, qui a entrainé la mort de Harouna Almamy Bah, natif du village de Féthodié et celle de Dogo le 22 avril 2015 au cours de laquelle deux terroristes ont ouvert le feu sur le chef de village, Amadou Issa Dicko.
Ces douloureux évènements exacerbés par la recrudescence du banditisme ont lacéré le tissu social entre les communautés peulhes de Dogo  et de Tioky. Les Peulhs autochtones de Dogo, gestionnaires traditionnels des ressources naturelles (le bourgou  surtout), suspectaient des membres l’autre clan pratiquant le pastoralisme d’être les auteurs des attaque ou, au moins, les complices des bandits. Cette situation a fait naitre une véritable haine entre les deux communautés pourtant condamnées à vivre ensemble.
La mort brutale le 13 septembre 2015 du maire Hamadoun Issa Dicko, issu de la même famille que le chef de village abattu, ne pouvait qu’accentuer la tension sociale.  Les 9611 habitants de la commune, composés de Peulhs, Bozos, Bambaras, Tamasheq, Soninkés et Songhoï vivaient un calvaire en l’absence de toute administration.
Après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, l’ONG IMADEL qui intervenait à Dogo pour la réalisation d’un système d’adduction d’eau potable s’est attelée à initier la rencontre de réconciliation tant attendue.
Le 1er adjoint du maire, Allaye Amadou Coulibaly, a salué la tenue du forum appelé à réinstaller la confiance entre les communautés et pacifier la cohabitation. Il a, au nom de l’ensemble des populations, remercié les responsables de l’ONG et leurs partenaires.
Le directeur de IMADEL, Mamadou Diallo, s’est, lui, félicité de l’esprit de tolérance et de compréhension mutuelle qui a prévalu durant la rencontre. Le résultat obtenu n’était pas gagné d’avance, a-t-il avoué en remerciant le PNUD et le ministère de la Réconciliation pour leur appui.
Ce dialogue communautaire a permis de rétablir la paix dans la commune de Bimbéré Tama. Les maires ont rejoint Dogo où la réouverture des classes fermées depuis l’avènement de la crise est envisageable au bonheur des enfants.
S. CISSE
AMAP-Youwarou

 

source : Essor

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