Le 30 mars 2024, Yaya Cissé a célébré ses 12 ans d’emprisonnement en Mauritanie. Ce Malien, résident dans ce pays, a été condamné en 2012 pour le meurtre d’un Mauritanien. Après de longues années de bataille pour « établir » la vérité, ses soutiens sont mobilisés pour la réouverture de son procès. Car, ils en sont convaincus, M. Cissé est victime d’une erreur judiciaire.
« Ça va, Dieu merci. Il a le moral », raconte Madame Cissé, l’épouse de Yaya Cissé. De retour de Nouackchott, où est incarcéré son mari, elle fait la navette entre la capitale mauritanienne et Nouadhibou, où elle vit avec leurs enfants. C’est ainsi depuis 2012 : elle partage son quotidien entre ses enfants et son mari, condamné et emprisonné pour « un crime qu’il n’a pas commis ». Son seul souhait est qu’il « recouvre sa liberté et qu’il nous revienne sain et sauf ». Dans l’attente d’une réponse officielle pour la réouverture de ce dossier judiciaire, pour lequel le collectif pour la défense de Yaya Cissé se mobilise, ce combat est aussi devenu celui de la Commission nationale des droits de l’Homme du Mali (CNDH). Son Président, Aguibou Bouaré, qui s’est personnellement impliqué, espère aussi un autre procès pour Yaya Cissé.
Nouveaux éléments
Dans l’espoir d’un nouveau procès, le collectif pour la défense de Yaya Cissé a adressé une lettre ouverte au Président de la Transition afin de demander son implication personnelle. Il l’a affirmé lors d’un point de presse qu’il a animé à l’occasion du douzième anniversaire de l’incarcération de M. Cissé.
De nouveaux éléments ont été découverts, permettant au moins d’émettre un doute sur les conditions de la condamnation de M. Cissé. Des éléments qui justifient, selon le collectif et les avocats de la défense, l’ouverture d’un nouveau procès qui pourrait le disculper. Outre sa présence en territoire malien le jour du meurtre dont on l’accuse, des témoignages éloquents et des documents de voyage officiels attestent de cette réalité.
Même s’il tient bon pour sa famille, l’état de santé de M. Cissé s’est dégradé au fil du temps et nécessite une prise en charge efficace, selon le collectif « Justice pour Yaya Cissé ». Saluant par ailleurs les efforts des autorités de la Transition, à travers le ministère de la Justice, et de la CNDH, il se dit confiant en la justice mauritanienne pour réparer cette « erreur judiciaire ».