C’est ce qu’a déclaré le Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’administration d’Etat (SYNTADE) lors d’une conférence de presse animée le mardi 31 octobre 2017 à la Bourse du Travail. Après trois jours de grève paralysant l’administration, le Syntade est sorti de son silence pour expliquer aux hommes de media les raisons de sa grève et les perspectives.
Rien ne va plus entre le gouvernement et les administrateurs du Mali regroupés au sein du Syntade. Pour preuve, le syndicat vient de paralyser l’administration malienne à travers une grève de 72 heures. Une perte énorme pour l’Etat malien. Selon le Secrétaire général Yacouba Katilé, ses camarades et lui ne sont pas contre la lutte contre la corruption, mais ils sont contre une loi discriminatoire et attentatoire.
C’est dire que le caractère sélectif de cette loi provoque l’ire de ces syndicalistes qui pensent que la loi a été non seulement imposée par les partenaires financiers mais aussi que c’est une loi taillée sur mesure. Pour preuve, selon le conférencier Katilé, la loi écarte les élus nationaux, régionaux, locaux, le cabinet du Président de la République. « On ne peut pas lutter contre la corruption en écartant les gros bonnets, les parlementaires, les ordonnateurs du budget, etc. », martèle-t-il. Il trouve que ceux qui sont écartés de cette loi adoptée en 2014 n’ont pas plus l’amour du pays que les autres.
Dans le même sens, Ousmane Traoré, chargé des questions extérieures du Syntade, enfonce le clou en disant que ceux qui sont cités dans l’affaire de l’avion, des engrais frelatés, de la construction de maison à 500 millions à Dakar, ne sont pas cités dans la loi. « Et on veut s’en prendre aux pauvres chefs de poste à l’intérieur du Mali »,dénonce-t-il. C’est ainsi que Ali Daou, membre de la commission de discussion, ajoute que la loi sur l’enrichissement illicite ne stabilise pas le pays car elle a un caractère sélectif.
Les griefs formulés par les syndicalistes sont entre autres, la rétroactivité de la loi, son caractère sélectif, la dénonciation, etc. Aujourd’hui, le blocage se trouve au niveau de la suspension des activités de l’Office national de lutte contre l’enrichissement illicite fortement, demandée par le syndicat. Le gouvernement ne l’entend pas de cette oreille. Car, se défend-il, il faut l’avis de la Cour constitutionnelle pour la suspension d’une loi. Le syndicat a donc décidé de poursuivre sa grève prévue du 6 au 10 novembre 2017.
Modibo L. Fofana
Le challenger