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Washington a tout tenté pour libérer son otage au Yémen

Al-Qaida dans la péninsule arabique menace désormais d’exécuter un journaliste américain retenu depuis quatorze mois.

Luke Somer otage americain yemen alqaida

Le renseignement était valable, mais un peu daté: Luke Somers, photo-reporter anglo-américain de 33  ans enlevé en septembre 2013 à Sanaa (Yémen) par al-Qaida, se trouvait bien dans une grotte des confins montagneux du Nord-Est, dans la province de Hadramaout. Hélas, lorsque deux douzaines de commandos américains des Navy Seals, accompagnés d’une unité antiterroriste yéménite, ont donné l’assaut, le mardi 25 novembre, et tué sept ravisseurs, Luke Somers ne s’y trouvait plus. Il avait été déplacé deux jours auparavant vers une autre cache, comme l’ont confirmé les huit otages yéménites, éthiopien et saoudien libérés par les Américains.

L’échec de cette mission de sauvetage, qui avait été ordonnée un mois plus tôt par le président Barack Obama, a été «fuité» par les autorités yéménites, visiblement désireuses de renforcer leur posture martiale face aux troubles croissants dans le pays. Bien qu’inévitable, cet éclairage a paradoxalement mis en danger la vie de Somers, dont la disparition depuis quatorze mois n’avait pas été révélée aux États-Unis. Vingt-quatre heures après le coup d’épée dans l’eau des Navy Seals, la branche d’al-Qaida dans la péninsule Arabique (Aqpa) a diffusé une vidéo de Somers, la première depuis son enlèvement, et averti Washington de «ne plus rien entreprendre de stupide».

Cheveux ras et fines lunettes, en bonne santé apparente, le jeune homme précise qu’il court un grave «danger de mort», avant qu’un ravisseur masqué ne précise les intentions d’al-Qaida: Somers «connaîtra le sort funeste qui lui est promis» si les exigences (du groupe) ne sont pas satisfaites «sous trois jours».

Quelles exigences? La vidéo ne le dit pas, mais il est probable que l’Administration américaine en connaisse les détails. Les kidnappings de ressortissants occidentaux au Yémen ont toujours donné lieu au paiement de rançons généreuses à divers groupes armés. Mais Washington refuse de payer. Le 9 mai, deux militaires américains avaient fait l’objet d’une tentative d’enlèvement en plein Sanaa. Manque de chance pour leurs assaillants un peu tendres, il s’agissait de membres des forces spéciales, qui les ont aussitôt abattus.

Si l’intransigeance américaine pourrait coûter la vie à Luke Somers, malgré les appels à la clémence lancés par sa famille, Washington se retrouve avec un problème plus épineux sur les bras: le président yéménite pro-américain Abd Rabbo Mansour Hadi est menacé par la montée en puissance des milices prochiites houthistes, soutenues par l’Iran, et l’impopularité des attaques de drones tueurs américains contre des terroristes.Les houthistes et Aqpa se sont affrontés en septembre pour le contrôle des rues de Sanaa, où l’insécurité s’aggrave.

Face à cette situation, le général Lloyd Austin, patron du Central command (en charge des opérations militaires au Moyen-Orient), avertissait en ces termes le 7 novembre: «Le gouvernement yéménite se trouve sous une énorme pression sur des multiples fronts. Et nous risquons fort de perdre un partenaire clé parmi nos alliés impliqués dans l’antiterrorisme.»

Source: lefigaro.fr

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