Dans le cadre de la réussite des opérations référendaires prévues pour le 18 juin prochain, l’actuel premier ministre du Mali, en l’occurrence le Dr. Choguel Kokalla Maïga et plusieurs membres du gouvernement ont précédé, le lundi 15 mai dernier au centre international de conférence de Bamako, au lancement officiel de la session d’appropriation du projet de nouvelle constitution à l’intention des hommes de médias.
Pour permettre aux Maliens de l’intérieur et de l’extérieur de mieux comprendre le contenu du projet constitutionnel en vue d’une meilleure participation aux opérations référendaires prochaines, l’actuel chef du gouvernement et son équipe se mettent à la tâche. En compagnie de plusieurs membres dont le ministre de la Réconciliation, Chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, celui de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, le ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration…, le Dr. Choguel a voulu éclairer la lanterne des hommes de médias sur le contenu de la nouvelle loi fondamentale du pays. Aux acteurs de la presse, il a d’abord rappelé les multiples raisons qui ont amené la transition à élaborer ce projet. Sur lesquelles, argue le PM, figurent les insuffisances de notre système de gouvernance démocratique décelées depuis des années ; l’incapacité de notre modèle économique à promouvoir le développement pour la satisfaction des Maliens ; le délitement ou la désorganisation de notre appareil de défense et de sécurité. S’y ajoute, selon lui, l’incapacité de l’appareil de défense et de sécurité du Mali à s’adapter aux nouvelles menaces ; les incohérences du système de la diplomatie malienne… Compte tenu de la complexité de ces problèmes, une approche holistique a alors paru nécessaire pour, explique le Dr. Choguel, permettre au Mali de retrouver résolument sa souveraineté. Pour ce faire, confiera le PM, le colonel Assimi Goïta a initié, à la faveur de la rectification de la transition en cours, le processus de la refondation du Mali. Cela, en faisant écho au concept de Mali Kura tant réclamé par le peuple souverain. C’est ainsi que les Assises nationales de la refondation (ANR) ont eu lieu en décembre 2021. Lesquelles Assises ont permis aux Maliens de l’intérieur et de l’extérieur de formuler 517 recommandations dans tous les secteurs du pays. Pour alors traduire lesdites recommandations, le gouvernement a initié plusieurs chantiers. Parmi lesquels figure ce projet de nouvelle constitution, a rappelé le chef du gouvernement. Aux hommes de médias, il précisera qu’à compter du lundi 15 mai jusqu’au 30 de ce mois, le gouvernement de la transition entend mener des activités d’information sur le contenu du projet de constitution à l’intention des forces sociales et politiques se trouvant à Bamako, dans les régions et à l’intérieur du pays, notamment dans les zones de forte concentration des populations. « La finalité recherchée est de permettre à tous les Maliens, sans exception, d’appréhender le contenu et l’esprit de la nouvelle constitution. C’est pourquoi nous avons pris le soin de traduire le contenu du projet dans toutes les langues du pays », annonce le PM. Et de mettre l’occasion à profit pour inviter les partisans de la transition à ne pas injurier les citoyens opposés à l’adoption du nouveau document. « Je voudrais que l’adoption de cette constitution fasse l’objet d’un vrai débat. Pas d’invectives. Ceux qui sont opposés à ce projet sont aussi des Maliens. Il faut leur opposer des arguments », termine le PM. En tant que ministre de la Refondation de l’Etat, Ibrahim Ikassa ajoutera que le comité de pilotage pour la vulgarisation du présent projet a été créée par le PM et placé auprès de son département, à la suite du conseil des ministres du 15 mars 2023. Ce comité comporte une commission interministérielle d’orientation stratégique et une cellule de coordination en charge d’élaborer, de valider et de mettre en œuvre la conception scientifique et pédagogique des documents de référence, voire d’assurer l’organisation matérielle et l’encadrement sécuritaire des activités. Le ministre Ikassa soulignait que le comité s’est mis à la tâche depuis le 29 mars dernier. « La mise en œuvre de cette stratégie de vulgarisation gouvernementale répond à une exigence de vérité et de recevabilité à l’égard des forces vives maliennes qui ont accepté de prendre part aux ANR », indique-t-il. Et de rappeler que le Mali a connu trois constitutions (1960, 1974 et 1992). Mais « nous pouvons affirmer, sans risque de se tromper, que nous avons là entre nos mains le projet de constitution véritablement voulu et élaboré par le peuple malien », estime Ibrahim Ikassa Maïga. A cette occasion, des entretiens ont eu lieu entre les hommes de médias et des experts constitutionnalistes qui ont fait des exposés sur la révision constitutionnelle et les opérations référendaires.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS