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Vraie ou fausse démission du premier ministre Moussa Mara : Où est passée la communication primatoriale ?

Les rumeurs de changement de Gouvernement au Mali précèdent très souvent l’information proprement dite.  Mais cette fois – ci, le fait était exceptionnel. La rumeur a commencé en milieu de la semaine dernière, après le Conseil des ministres. A cause surtout d’un évènement inhabituel. L’audience accordée par le Président au Premier ministre : Il s’agissait pour les deux personnalités de discuter de sujets particuliers. D’où la rumeur de la démission du PM… Deux jours après, rien. Dans la nuit du vendredi à samedi, Bamako est encore envahi par la même rumeur : la démission de Moussa Mara. Ce début de semaine (lundi précisément), la rumeur enfle davantage. Au-delà, une certaine conclusion s’installe.

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Les Bamakois dans leur écrasante majorité ont attendu et suivi le JT du lundi soir. Mieux, nombre d’entre eux sont restés éveiller devant leur petit écran, en attendant un flash spécial. Mais, rien.

D’où est partie la rumeur ? Qui l’entretenait ?

L’on ne le saura jamais. Mais comme on peut la définir, la  rumeur est un phénomène de transmission large d’une histoire à prétention de vérité et de révélation par tout moyen de communication formel ou informel. Sa spécificité, c’est qu’elle n’a pas de source précise. C’est du « m’a – t- on dit » jusqu’ ‘à l’infini.

Le silence assourdissant de la Communication du Premier ministre

Mais ce qui est étonnant, c’est la passivité et le silence absolu de la communication du Premier ministre.

Or, les services de la communication du Premier ministre Moussa Mara (parce qu’il en a plusieurs : une cellule de communication officielle, un consultant en communication et autres services occultes) sont généralement prompts à réagir. Cette fois ci, ni communiqué, ni tweet, ni SMS, ni même un mot sur face book.  Etonnant non ?

Les professionnels des médias ont attendu sans succès. Comment comprendre le silence des services de la communication de l’homme par qui le scandale kidalois arriva et qui est sur la sellette, même au sein de la majorité présidentielle.

La fameuse rumeur de démission du premier ministre Mara n’était finalement qu’une tempête dans un verre d’eau. Ou du moins,  jusqu’au moment où nous mettions sous presse.

Mais pourquoi la démission du  Premier ministre suscite tant d’intérêts ?

Le poste de premier ministre dans tous les pays du monde est un poste hautement politique et stratégique pour le Président de la République. Au risque de se répéter, le Premier ministre est très généralement choisi dans le parti majoritaire à l’Assemblée nationale.

Pour rappel. Pendant sa première législature, le Président Konaré s’est grillé deux premiers ministres, avant de choisir un du « sérail ». Mieux, le Président Alpha s’était alors investi pour donner les commandes du parti au pouvoir à son Premier ministre afin de calmer les ardeurs à ce niveau. On connait la suite. L’aile dure du parti, avec à sa tête feu Pr Mamadou Lamine Traoré (les caciques) devrait quitter le navire ADEMA pour aller créer le MIRIA. La tactique politique d’Alpha a marché. Puis que le premier ministre est resté en fonction pendant six longues années. Et il s’appelait Ibrahim Boubacar Kéïta.

IBK s’est déjà grillé un premier ministre qui a démissionné, non pas à cause de la pression du parti majoritaire, mais à cause des divergences de vue avec le Président de la République.

Sous le choc et peut être sur un coup de tête, le Président IBK porte son dévolu sur Moussa Mara, son principal challenger aux législatives de 2007, en Commune IV du district de Bamako. Mieux, Mara était encore son adversaire lors des présidentielles de 2013, où il a été incapable de réaliser le score minima de 1%.  Ce n’est pas tout. Mara n’a qu’un seul député à l’assemblée nationale élu sur la liste commune « URD – YELEMA » à Baraouli.

Dans ce contexte politique, nommer un Premier ministre, et de surcroît, un chef de parti, est un périlleux challenge.

MAFILA

SOURCE: L’Aube  du   13 nov 2014.
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