En vérité, personne ne croit à cette énième tentative de coup d’État contre IBK. Pour une raison très simple, le chef de file du présumé putsch n’est autre que le lieutenant Soïba dit Seyba Diarra de l’ex-junte militaire. Non seulement, il venait à peine de sortir de prison après 7 ans de bagne, il est presque aveugle et il tire actuellement le Diable par la queue.
Un confrère que « Le Sphinx » a interrogé après avoir lu son article sur le présumé coup d’État nous a avoué : « Koro, en âme et en conscience, je sais que ce coup d’État, c’est du pipeau. On m’a envoyé 200 mille balles pour publier l’article et comme j’étais fauché, je n’ai pas pu refuser ». Voilà à quoi est réduite aujourd’hui la presse malienne.
Votre journal préféré, comme à son habitude, a pris tout son temps pour mener son enquête, il est tombé sur la même conclusion. La tentative de coup d’État qu’on reproche au lieutenant Soïba Diarra et au moins huit autres de ses compagnons d’armes est du pipeau. Personne n’y croit ! Même pas ceux qui l’ont inventé.
Selon nos radars, trois jours avant son arrestation, Karim Kéïta, le député de la commune II, le désormais ex-président de la commission Défense et de la Sécurité de l’Assemblée nationale et fils du président de la République, Ibrahim Boubacara Kéïta, a rendu visite à Soïba Diarra dit Seyba à son domicile sis à Kati Koko. Exactement le samedi 28 mars à la veille du premier tour des élections législatives. Toujours selon nos radars, Karim Kéïta a été accueilli avec joie ce jour-là par Safiatou Diawara dite Safi, la femme de Soïba Diarra qui l’a conduit au salon. Il aurait alors dit qu’il était venu rendre visite à son grand-frère. Safi naturellement alla réveiller son mari qui se reposait un peu dans sa chambre. Quand elle lui annonça l’arrivée de Karim, Soïba lui demanda d’aller dire à son visiteur qu’il ne voulait plus le voir durant le restant de sa vie. Safi le pria de l’écouter, Soïba, trouva alors Karim Kéïta dans son salon pour lui dire : « Karim, je ne vais pas te demander l’objet de ta visite, sache qu’il n’y aura plus rien entre vous et moi pendant le restant de ma vie. Sors de chez moi avant que je m’énerve »
Humilié, Karim Kéïta se mit à sourire, ce qui décupla la colère du lieutenant Diarra qui cria alors sur lui. Pour arrondir les angles, Safi, la femme de Soïba pria Karim de venir avec elle. Elle l’accompagna avec des mots conciliants en lui faisant savoir que depuis sa sortie de prison, son mari est devenu irascible ; qu’à la moindre chose, il s’énerve.
Pour enlever, comme on le dit chez nous, la honte dans les yeux de Karim, elle l’invita même à prendre une pause, une photo sur laquelle « Le Sphinx » a pu poser ses longues ailes.
Ce crime de lèse-majesté, Soïba Diarra va le payer très cher. Le lundi 30 mars, au lendemain du premier tour des législatives, il sera arrêté et conduit d’abord à la Sécurité d’État puis transféré au Camp I avec huit autres de ses supposés complices. Ils seront ensuite tous mis sous mandat de dépôt pour tentative de déstabilisation présumée des institutions de la République. Selon des sources sécuritaires le présumé coup d’État devrait avoir lieu entre les deux tours des législatives.
Naturellement, personne ne croit à cette salade qui n’est pas de la saison. Pour une raison très simple, le lieutenant Diarra a aujourd’hui la vision très défaillante suite à son embastillement de 7 ans avec une dizaine de ses compagnons d’armes qui avaient fait le coup d’État du 22 mars 2012 contre le Président Amadou Toumani Touré. Et, cerise sur le gâteau, il tire le diable par la queue pour avoir perdu des centaines de millions de nos francs lors de la mutinerie de septembre 2013.
Selon une analyse faite par les services de renseignement d’un pays européen que “Le Sphinx” a survolée: “ Le coup d’État militaire annoncé au Mali demeure improbable, malgré l’annonce de son échec bien que l’instabilité risque de s’accroître”. Selon ces mêmes analystes : “ Un coup d’État militaire reste peu probable dans les mois à venir, cette tentative souligne les menaces croissantes pour la stabilité politique au Mali.”
Toujours selon eux, « le sentiment anti-establishment continuera de saper le leadership du président Ibrahim Boubacar Keïta, tandis que sa poursuite probable de réformes politiques conduira à l’instabilité dans les mois à venir ». L’histoire leur a donné raison, car depuis la sortie de leur analyse qui date d’avril dernier, le front social et politique s’est embrasé. Et nul ne sait de quoi demain sera fait.
Le complot dans lequel Soïba Diarra et huit autres membres de l’ex-junte sont tombés a été monté de toutes pièces selon les mêmes experts : « Un coup d’État au Mali est très peu probable, car IBK conserve le soutien d’une hiérarchie militaire corrompue et celui des forces internationales » (La Minusma, ndlr)
Selon nos radars, le capitaine-général Amadou Haya Sanogo qui se fait de plus en plus rare aurait été contacté par le père de Karim, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta. Il aurait tenu le même langage que le lieutenant Soïba Diarra. Il aurait juré, selon ces mêmes radars, qu’il ne verra plus Ibrahim Boubacar Kéïta dans le restant de sa vie. Pour lui, la page des Kéïta est définitivement tournée. Toujours selon nos radars, il aurait refusé une importante somme d’argent qui s’élèverait à plusieurs centaines de millions que lui aurait envoyée son ex-mentor, en l’occurrence IBK, qu’il a aidé à accéder à la magistrature suprême. En fomentant d’abord un coup contre ATT puis en pensant de ton son poids de chef de la junte militarie pour le faire élire. Lui aussi revient d’un très long séjour de 7 ans en prison et est, comme le lieutenant Soïba Diarra, en attente de jugement pour enlèvement, séquestration et assassinat de 21 berets rouges.
“Le chemin de l’Enfer est pavé de bonnes intentions.” Dit-on. Pour ne l’avoir pas su, les membres de l’ex-junte militaire vivent aujourd’hui dans le remord et le regret.
Pauvre Soïba, il est resté que 3 mois à l’air libre. Quelle ingratitude !
A.D
Source : Le journal sphinx