Le vice-président de la transition, chargé des questions de défense et de sécurité, le Colonel Assimi Goïta, vient de séjourner pendant 72 heures au Maroc. Il y était pour améliorer la coopération entre notre pays et le Royaume chérifien dans le secteur militaire.
Même si rien n’a filtré, on ne peut pas dire grand-chose de ce séjour en termes de retombées pour notre pays. Ilest, en tout cas, facile d’imaginer que ce séjour, en grande pompe, pourrait être un couteau à double tranchant en ce qui concerne la situation de crise que nous traversons. Il pourrait engendrer des réactions du côté de notre grand voisin qu’est l’Algérie.
Ce rapprochement, comme nous avons l’habitude de le signaler, pourrait être mal vu par l’Algérie et susciter des réactions négatives de sa part. D’ailleurs, nous y sommes habitués, à chaque fois qu’un autre pays s’approche un peu plus du dossier de la crise malienne (surtout du point de vue sécuritaire), l’Algérie invente de toutes pièces une crise dans le Nord (qu’il considère comme sa chasse gardée) comme pour dire : «faites attention, je suis là et le Nord du Mali, c’est le Sud de l’Algérie».
Malheureusement, nos dirigeants ne tirent aucune leçon de ces agissements algériens et s’arrangent à chaque fois pour se mettre dans la situation inconfortable qui consiste à s’installer, royalement, dans le si indésirable et dangereux fauteuil placé entre l’Algérie qui se considère comme une puissance continentale et le Maroc qui essaye, chaque jour, de grignoter un peu plus d’espace sur le continent, surtout dans sa partie occidentale.
Source : Nouvelle Libération