Je pensais tourner définitivement la page de ces effroyables événements d’hier, mais je ne peux pas le faire sans tirer le chapeau au maître que je me suis trouvé ce matin. Ne rigolez pas, c’est sérieux, c’est Rap Bath. Il nous a tous battus, car nous nous sommes laissés emporter par notre sentiment de révolte et avons omis une question importante, celle de savoir si réellement notre ami (NDLR Etienne FaKaba Sissoko) a été limogé ou s’il a démissionné.

Aucun d’entre nous, y compris de talentueux juristes, ne s’est interrogé sur la bizarrerie des dits événements. Un Monsieur qui se fend d’une lettre bien argumentée qui ne peut être le fruit d’une quelconque improvisation et qui a été largement mûrie, une réponse couperet qui tombe parlant de licenciement sans ménagement et accompagnée de photos sordides pour justifier la brusquerie de cette décision extrême, alors que visiblement les employeurs qui détenaient cette photo avaient tout le temps de mettre les formes juridiques à ce congédiement à moins qu’ils ne soient déjà dans l’esprit de leur nouvelle Constitution à la sauce Kurukanfuga qui permet au Président de limoger sans ménagement qui il veut, y compris le malheureux qui sera son futur Premier Ministre.

Quels sont ces formes. Un de nos amis a parlé du parallélisme des formes, c’est à dire que la décision de nomination et celle du limogeage doivent obéir aux mêmes formes. S’il a été nommé par acte écrit, ce qui est le cas, il doit être remercié de la même façon. Emportés par l’émotion et l’indignation, aucun d’entre nous ne s’est étonné de l’absence de l’exhibition d’un écrit par le Gouvernement, ce qui accrédite bien l’idée d’une démission et d’un acte malsain de vengeance pour le détruire.

Maitre Abdoulaye Garba Tapo