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Vives tensions au CAP de Sogoniko: les enseignants demandent le départ du DCAP

La crise née entre les enseignants de Sogoniko et leur DCAP, Alpha MAHAMANE, à la suite de l’application d’une nouvelle feuille par ce dernier est loin d’être étouffée malgré l’implication des bonnes volontés. Les enseignants, qui estiment être ouverts au dialogue, demandent le départ du DCAP et menacent d’aller à une nouvelle grève de 48 heures, à partir de demain jeudi si ce dernier ne revenait pas sur sa déci-sion. Au moment où nous mettions sous presse, on nous apprenait que le dossier était au niveau du cabinet du ministre. Sera-t-il en mesure de désamorcer la crise, à ce tournant crucial de l’année scolaire ?

Kenekouo Barthelemy Togo ministre nationale education

La crise entre le DCAP de Sogoniko et ses enseignants se radicalise. En l’absence d’une alternative crédible au niveau de l’Académie d’enseignement de la rive droite à laquelle relève ce CAP, le dossier a été acheminé au niveau du cabinet du ministre de l’Éducation nationale.
En tout cas, selon la directrice de l’Académie de la rive droite, Mme Touré Zalihatou AYOUBA, que nous avons pu joindre par téléphone, la question est aujourd’hui au ni-veau du cabinet du ministre de l’Éducation.
À l’origine de ce bras de fer entre enseignants et DCAP, l’application d’une nouvelle feuille de route du directeur du CAP de Sogoniko qui fait obligation aux enseignants d’organiser des devoirs surveillés tous les mercredis après-midi, dans les classes d’examen, notamment les 6es et 9es années de l’enseignement fondamental. Une déci-sion qui n’a pas tardé à mettre le feu aux poudres, puisqu’elle a été rejetée par le syn-dicat des enseignants qui juge la mesure contraire au règlement intérieur en vigueur dans le district de Bamako.
Ces derniers ont proposé au DCAP de programmer lesdits devoirs surveillés, les ven-dredis après-midi, une offre immédiatement rejetée par ce dernier, nous apprend-on. Aujourd’hui, la question a dépassé le simple fait d’une opposition de principe entre le corps des enseignants et l’administration scolaire pour prendre la forme d’une querelle de personne difficile à contrôler par la hiérarchie.
Selon le secrétaire général de la section syndicale du SYNEB (Syndicat national de l’enseignement de base), Mamadou DIALLO, que nous avons rencontré, les structures de base du SYNEB ont eu à démarcher le DCAP par rapport à une cette situation impo-sée par lui. Actuellement, a-t-il dit, ‘’nous constatons que le DCAP de Sogoniko veut créer un problème dans la commune qui n’a pas lieu d’être’’. Malgré l’implication de la mairie, de l’académie et de certaines bonnes volontés, les deux parties continuent de se rejeter les responsabilités du débordement, autour d’un sujet, qui apparait, aux premières vues, banale.
Des propos de M. DIALLO, il ressort que le SYNEB n’a qu’un seul verbe à conjuguer : le départ pur et simple du DCAP.
Ce que le syndicat reproche par-dessus tout au DCAP, c’est le fait qu’il refuse de les rencontrer.
En effet, dès le début de cette crise, quand il a été interpelé par les militants à la base, le SYNEB a écrit au DCAP pour avoir une rencontre bilatérale, nous a expliqué son se-crétaire général, Mamadou DIALLO.
Ainsi, le vendredi 11 mars, ce dernier devait être reçu par le DCAP, à partir de 17 heures. Mais à la grande surprise du syndicaliste, le DCAP n’était pas à son bureau à l’heure indiquée.
« Ce jour, on pouvait discuter autour de la table pour trouver une solution afin d’éviter ces arrêts de travail », nous a-t-il confié.
Certes, les suivis pédagogiques sont prévus par la loi, mais la section du SYNEB déplore certaines attitudes chez leur DCAP. Dans le cadre de ce suivi, a-t-il fait savoir, après l’arrêt des cours aux environs de 11 heures et 50 minutes, le DCAP, selon M. DIALLO, regroupe tous les enseignants dans une salle et les interroge jusqu’à 19 heures, voire 20 heures.
« Nous, nous condamnons cet état de fait », s’est-il insurgé.
Par ailleurs, le syndicat reproche au DCAP de s’immiscer dans les affaires syndicales. Le DCAP est également accusé de mener une campagne d’intoxication contre les leaders syndicaux qu’il accuse d’irresponsables devant les militants à la base au cours de ces différentes sorties.
« Il est en train d’intimider nos militants alors qu’administrativement, cela est con-damnable », a dénoncé Mamadou DIALLO.
Si les syndicalistes sont contre la manière utilisée par le DCAP, ils restent disponibles à tous moment pour le dialogue avec le ministre ou le directeur de l’académie, nous a confié M. DIALLO.
« Nous sommes les premiers partenaires de l’école, donc, en aucune manière, il ne peut pas y avoir un bras de fer entre nous. Mais si le DCAP ferme sa porte à nous, cela n’est pas responsable de sa part », a-t-il dénoncé.
À en croire ce responsable syndical, il y a de nombreuses initiatives visant à rapprocher les deux camps
Même si le syndicat n’a pas la prérogative de demander le départ d’un directeur de CAP, M. DIALLO a indiqué que ce directeur va partir grâce à la mobilisation de ses mili-tants.
« Si les responsables de l’éducation de la commune se rendront compte qui constitue un problème au bon fonctionnement de l’école dans la localité, je crois qu’ils trouve-ront la solution », a-t-il estimé.
À la connaissance de Mamadou, aucun CAP de la rive droite, en ce qui concerne le se-cond cycle de l’enseignement fondamental, ne travaille les après-midi du mercredi à l’exception de Sogoniko. À cet effet, il invité l’actuel DCAP à se référer aux anciens pro-grammes élaborés par les différents ministres de l’Éducation.
À ceux qui pensent que les enseignants dudit CAP sont attirés par le gain du business qu’ils mènent les après-midi, le responsable syndical pense plutôt qu’il s’agit là d’une question de principe et non d’intérêt.
« S’il veut instaurer ce nouvel emploi du temps, il doit se référer à sa hiérarchie », a-t-il préconisé, avant d’ajouter que c’est la personne du DCAP qui pose aujourd’hui pro-blème à Sogoniko. Pour lui, faire travailler le corps enseignant les mercredi soirs, se négocie.
Pour rappel, au mois d’avril dernier, le même syndicat avait observé une grève de 48 heures suite à ce problème. Pour montrer sa détermination à faire aboutir sa revendi-cation, la section SYNEB de la commune VI a lancé, le 25 avril dernier, un nouveau pré-avis de grève de 48 heures, à compter du jeudi 12 mai (demain jeudi prochain).
Joints par soins, lundi dernier, la directrice de l’académie de la rive droite de Bamako, Mme Touré Zalihatou AYOUBA, n’a pas souhaité faire de commentaire sur cette ques-tion. Car, selon elle, le dossier est déjà au niveau du cabinet du ministre de l’Éducation nationale.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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