Pour qui en sait mieux sur l’indécrottable hypocrisie des relations entre l’Hexagone et les Etats africains, la nature abominable de sa politique, principalement, vis-à-vis de ses ex-colonies, la visite du Chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Kéita, en France (du 20 au 22 Octobre 2O15), ne peut qu’être objectivement perçue comme un des innombrables moyens d’endoctrinement politique de celle-ci. Un subterfuge diplomatique qui, en vérité, ne vise qu’à pérenniser la « naïveté » et la perfidie d’une coopération n’ayant réellement jamais favorisé le développement d’un quelconque pays du continent, notamment francophone.
La célébrissime phrase du Général De Gaulles fut pourtant très claire : « La France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts ». En effet, La France a toujours été un véritable monstre. Un Etat dont l’essentiel de la superpuissance économique ne s’est fondé que dans le sang des opprimés, la France n’a point cessé de nuire aux intérêts des plus faibles, au bénéfice de sa funeste géostratégie, depuis l’époque coloniale à notre ère. Dans un contexte spécifiquement malien, les vérités les plus douloureuses sont nettement sues de tous. L’instrumentalisation des institutions de la République, surtout, depuis l’avènement de la démocratie, et ce, avec la très coûteuse complicité de certains de nos dirigeants dont l’irresponsabilité politique et morale est sans commune mesure ; l’équipement et le transfert de combattants libyens vers le Nord du Mali tout en leur faisant la promesse formelle d’une autonomie de ladite région ; la remilitarisation et la réinstallation des combattants du Mnla à Kidal après que ceux-ci eussent été complètement chassés par une coalition d’islamo-fascistes ; le blocage systématique de l’accès des portes de Kidal aux militaires maliens, faisant du Mnla le seul maître des lieux ; le cantonnement pur et simple de l’Armée malienne à Kidal par la Minusma et la France, au profit de la libre circulation des groupes rebelles contrairement au texte de Ouaga, malgré les multiples atrocités que ceux-ci n’hésitaient plus à commettre dans la région ; l’indéniable responsabilité de la France dans la déroute fatale de l’Armée nationale à Kidal, le 21 Mai 2014, entraînant le massacre de plus d’une centaine de soldats maliens et inversant, à coup sûr, les rapports de force en faveur de la rébellion kidaloise au préjudice du Gouvernement malien ; l’affaiblissement extrême de l’Etat du Mali, avec pour finalité de lui imposer un Accord absurde (le document Alger), propre à sacrifier l’avenir de toute une nation et comportant clairement, les bases du démantèlement de l’Etat ainsi que les germes de la partition du pays ; le réchauffement de l’affaire dite « Tomi » par les médias français, en guise de riposte aux dures vérités du Président IBK lors de la cérémonie du 15 Mai, mettant en lumière le double visage de la communauté internationale, notamment, la Minusma et la France ; les nombreuses pressions politiques et militaires exercées sur les forces patriotiques du Gatia, au profit d’un meilleur positionnement des bandits armés de la CMA, etc., sont autant de jeux politiques viscéralement malsains, traduisant tout le complot de la France contre le Mali et l’hypocrisie caractérisée de ses relations bilatérales. Des aides visant fondamentalement à nous maintenir pauvres et impuissants, au seul bénéfice de sa suicidaire hégémonie.
Jusqu’où la France continuera-t-elle, donc, à nous enfoncer la tête dans le sable ? Quand cessera définitivement, cette attitude naïve de nos peuples ainsi que nos gouvernants, consistant à voir en la France, un partenaire « fiable », malgré ses interminables manipulations politiques et militaires au sein de nos Etats ? En substance, quand parviendrions-nous, enfin, à nous résoudre face à la main empoissonnée de l’impérialisme français ? En conséquence, la visite du Président IBK doit sérieusement donner à réfléchir, plutôt que d’être vue comme un prétendu triomphalisme.
Modibo Kane DIALLO
source : 22septembre