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Visite du Premier ministre en Arabie Saoudite : Convergences confirmées avec la BID

Diango_Cissoko_PM2Diango Cissoko a convaincu la banque de financer les secteurs prioritaires du développement. La BID a promis de faire « une annonce spéciale » à la conférence de Bruxelles sur le Mali 

 

Le Premier ministre Diango Cissoko a entrepris une visite de travail en Arabie Saoudite où il a été accueilli dimanche soir à l’aéroport international de Djeddah par le Dr. Ahmed Mohamed Ali, président directeur général de la Banque islamique de développement. Les deux personnalités ont eu un premier tête-à-tête dans un salon d’honneur de l’aéroport pour baliser le terrain pour les rendez-vous ultérieurs.

 

Les discussions ont essentiellement porté sur le financement des secteurs prioritaires identifiés par les autorités de la transition qui nécessitent un accompagnement rapide des partenaires dont la Banque islamique de développement.

 

Le chef du gouvernement, accompagné de ses proches collaborateurs, accorde beaucoup d’importance au partenariat avec la BID qui, dans un passé très récent, a signé avec notre pays d’importants protocoles d’accord de plus de 23 milliards de Fcfa pour le financement de projets de développement rural, notamment dans les régions septentrionales de notre pays.

 

En milieu de matinée hier, le Premier ministre s’est rendu au siège de l’institution financière où il était attendu par le directeur général entouré de son staff au grand complet. Ahmed Mohamed Ali a assuré Diango Cissoko qu’il était heureux de le recevoir à Djeddah. Cette visite, a-t-il souligné, permettra d’accroitre la coopération entre des parties qui ont déjà fait du chemin ensemble. Il citera à ce propos le financement partiel du barrage de Manantali, le pont Wabaria de Gao et la route Mopti-Gao. Ce bilan est « une fierté pour nous », a indiqué Ahmed Mohamed Ali en jugeant que la coopération entre le Mali et la BID a de beaux jours devant elle.

 

Le projet qui lui tient le plus à cœur est la route transsaharienne qui, comme plusieurs autres projets, est en cours d’études. « C’est un rêve pour nous », assure-t-il promettant que son institution « fera tout son possible pour accompagner ce gigantesque projet ». En somme, le patron de la BID s’est engagé à poursuivre et renforcer la coopération pour améliorer les conditions de vie au Mali.

 

La banque sera ainsi au rendez-vous, le 15 mai, de la Conférence de Bruxelles qui permettra de mobiliser des fonds pour le développement de notre pays, a indiqué Ahmed Mohamed Ali. Toujours au registre de la grave crise que traverse notre pays, il a espéré que « la sagesse du Premier ministre guidera les pas pour arriver à un mieux-être des Maliens ». Il s’est dit convaincu que « l’esprit de fraternité qui a toujours lié les Maliens sera un élément-clé dans la restauration de cette paix ».

 

Réitérant ses sincères remerciements pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé, le Premier ministre a souligné combien la BID avait « contribué de façon très active et remarquable au développement de notre pays ». Les projets financés par cette institution, constate le PM, constituent aujourd’hui « le fleuron de notre économie ». « C’est la preuve éloquente de la solidarité dont le Mali a toujours bénéficié de la part de la BID », souligne Diango Cissoko.

 

Les projets en cours sont déterminants pour la relance de l’économie de notre pays qui traverse une période difficile, a-t-il noté en évoquant particulièrement la réalisation de la route transsaharienne qui, de son point vue, sera « bénéfique pour tout le continent africain » et, par ricochet, « pour le commerce international ».

 

Le chef du gouvernement est convaincu que la paix ne sera durable que « si notre pays bénéficie d’un accompagnement de qualité qui l’amènera au développement de base ». « Nous regardons dans la même direction car nous n’avons d’autre ambition que le développement », a-t-il souligné en remerciant et saluant la générosité de la BID à qui, témoignera-t-il, « le peuple malien est très reconnaissant ».

 

Parlant de la situation sécuritaire dans notre pays, Diango Cissoko a expliqué que la quiétude est établie et que le Mali a définitivement opté pour la paix et le dialogue. A ce sujet, il a mentionné la mise en place d’une Commission dialogue et réconciliation qui « est en train de travailler à mettre ensemble des efforts pour aboutir au vivre-ensemble ».

 

Se tournant singulièrement vers le patron de la BID, le PM a dit toute sa satisfaction de trouver oreille attentive auprès des plus hauts responsables de l’institution financière. « Vous nous avez aidé quand notre pays allait bien. Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de votre accompagnement », a insisté Diango Cissoko qui défend qu’il n’y qu’un seul combat qui vaille : le développement. « A cet égard, poursuit-il, le Mali a besoin de ses amis, de ses vrais amis au sein desquels la BID occupe une place de choix ».

LES PRIORITÉS NATIONALES. Qu’attend notre pays de la BID à la conférence de Bruxelles ? Essentiellement, le financement de projets porteurs de développement et d’épanouissement humain en réponse aux attentes de toutes les sensibilités de notre pays.

 

Justement à ce sujet, les discussions sont déjà engagées pour une intervention de la banque dans certains domaines clés que le PM a énuméré à Djeddah. Mais d’autres programmes élaborés par la banque sont intéressés par le traitement des eaux usées, le sous-secteur de l’agro alimentaire et l’élevage. La BID est également intéressée par les énergies renouvelables ainsi que la construction d’une banque islamique dans notre pays. Le PDG de la BID a aussi insisté sur le secteur minier de notre pays.

 

Concrètement le 15 mai à Bruxelles, il s’agira de trouver les ressources nécessaires pour financer des projets contenus dans « le plan de relance durable » du pays et concernant plusieurs secteurs. « Ces projets ont pour objectifs d’assurer la paix et la sécurité et l’intervention de tous les services de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. Ils doivent répondre aux urgences humanitaires suite aux différentes crises. Ensuite, ils permettront d’organiser des élections libres et équitables à l’issue desquelles le Mali n’aura pas à gérer une crise électorale », a détaillé Diango Cissoko.
Le développement équilibré du territoire et le confort des finances publiques, la garantie du bon fonctionnement de la justice sont d’autres objectifs désignés par le PM à travers le financement des projets par la BID et d’autres partenaires invités à Bruxelles. Notre population est jeune, souligne-t-il. Alors, il faut l’éduquer et lui donner du travail, a insisté Diango Cissoko.
L’accès aux services de santé est aussi une nécessité, selon le Premier ministre qui n’oublie pas les projets culturels – facteur favorisant le vivre-ensemble auquel aspirent les Maliens – et le volet environnemental.
Le chef du gouvernement attend, comme on peut s’en douter, un appui conséquent à l’agriculture, aux infrastructures (l’achèvement de l’aéroport de Bamako), à la promotion du secteur privé et à la sécurité alimentaire qui peuvent aider le Mali à amorcer un développement durable. Autant dire que tout, ou presque, est prioritaire dans notre pays. Or, lorsque tout est à refaire, il faut opérer des choix. C’est justement à cet exercice difficile que s’est consacré Diango Cissoko devant tous les responsables de la BID. Il faut croire qu’il a été bien compris car Ahmed Mohamed Ali répondra que « les domaines énumérés sont d’une urgence capitale pour la banque aussi». « Je tiens à réitérer que toutes les idées soulevées auront toute l’attention du groupe de la BID », a indiqué Ahmed Mohamed Ali ajoutant que la sécurité alimentaire, l’agriculture et l’emploi des jeunes en passant par l’appui au secteur privé revêtent une importance totale pour la banque.

 

Pour lui, l’enseignement bilingue (français-anglais) initié depuis une dizaine d’années au Tchad et au Niger a donné de résultats probants. « Cela a permis à nos enfants d’accéder, avec la grâce de Dieu, à des études et a contribué à accroitre le taux de scolarisation des enfants des deux pays » s’est-il félicité. Pour aller vite et administrer un signal de bonne volonté, l’école franco arabe de Tombouctou sera bientôt réhabilitée par la banque.

 

Concernant la route transsaharienne, la BID est « disponible et engagée » à tenir ses engagements. Idem pour la construction du barrage de Taoussa qui, du point de vue du patron de la BID, contribuera à promouvoir le développement local et encouragera le retour de la paix dans le Nord. L’achèvement de l’aéroport aura aussi un financement.
Le vice-président de la banque, notre compatriote Birama Sidibé, a annoncé pour sa part que plusieurs projets sont en cours d’études avant d’annoncer que la banque fera « une annonce spéciale à Bruxelles en faveur du Mali compte tenue de la situation actuelle difficile ».
« Nous comptons sur vous pour qu’après Bruxelles, si nous avons des priorités non prises en compte, votre institution prenne la tête de file de partenaires qui continueront à faire des efforts supplémentaires », a réagi Diango Cissoko qui est convaincu que « le développement est la seule réponse à la paix ».
Envoyé spécial

A. M. CISSE

IDENTITE DE VUE ET DISPONIBILITE MUTUELLE

Lors du point de presse qui a sanctionné la rencontre entre les deux parties, Ahmed Mohamed Ali a expliqué avoir établi une parfaite identité de vue avec Diango Cissoko. « Il a parlé d’éducation bilingue, de la sécurité alimentaire, de l’emploi des jeunes et du soutien à la sécurité alimentaire…

 

Il a aussi parlé du barrage de Taoussa et de l’aéroport de Bamako. Il se trouve que tous ces projets sont des priorités pour la Banque islamique de développement », a-t-il souligné avant d’encourager les autorités de la transition à œuvrer sans relâche à la recherche de la paix.

 

Aussi, il a assuré Diango Cissoko que son institution ira au rendez-vous de Bruxelles dans quelques jours avec la volonté de contribuer qualitativement au développement de notre pays.

 

Le Premier ministre confirmera que la BID et le gouvernement poursuivent le même objectif : le développement durable. « J’ai parlé de nos besoins – agriculture, énergie, éducation, secteur privé, infrastructures – et la BID s’est engagée à nous accompagner. Aussi, elle a promis de mobiliser d’autres bailleurs de fonds. Elle m’a assuré un soutien sans réserve», a indiqué, « très satisfait », Diango Cissoko qui est attendu à Bamako cette nuit.
A. M. C

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