« Il nous incombe, à nous tous, de prévenir et de combattre la violence à l’égard des femmes et des filles ». Telle est la déclaration phare que l’on peut retenir du message de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies à l’occasion de la Journée internationale de la violence contre les femmes, célébrée ce 25 novembre sous le thème : « de la paix chez soi à la paix dans le monde : défions le militarisme et mettons fin à la violence contre les femmes ».
Un thème d’actualité dont la célébration, à laquelle participent l’Unité Genre et la Composante Police de la MINUSMA, intervient deux semaines après que 80 femmes maliennes victime de viols et d’autres formes de violences sexuelles commises au Nord eurent porté une plainte collective, avec constitution de partie civile, auprès du doyen des juges d’instruction du Tribunal de première instance de la Commune III du District de Bamako, instance habilitée.
La Présidente de Wildaf /Mali (Femme, droit et développement), Mme Bouaré Bintou Founé Samaké, elle-même victime d’agression perpétrée à Bamako, indique que du 17 août 2012 au 1er avril 2013, son organisation a enregistré 151 cas de violences sexuelles commises sur les femmes dans les régions du Nord. Des violences aux conséquences graves car de nombreuses femmes ont abandonné leurs foyers, d’autres ayant quitté leur localité d’origine par crainte de la stigmatisation de certains voisins. Les séquelles qu’elles vont porter sont définitives pour la plupart.
Conçue sous la forme d’une campagne de plaidoyer et de sensibilisation de 16 jours, la célébration a pour but de susciter un changement de mentalités auprès de toutes les couches de la population, briser les stéréotypes, perceptions négatives et autres habitudes néfastes orientées depuis plusieurs années vers les femmes. Autant de pesanteurs socio-culturelles qui constituent le terreau favorable à la violence.
Les associations de femmes du Mali, appuyées par la MINUSMA et en partenariat avec le Ministère de la femme, de l’enfant et de la famille, l’ONU-Femmes et le Fonds des Nations Unies pour les activités de population, vont emboiter le pas, dès la semaine prochaine, à la communauté internationale pour mener le plaidoyer au Mali.
En partenariat avec les acteurs cités, deux types d’activités réunissant des cibles très variées seront menés pendant la campagne de 16 jours. D’abord des sessions de formation et de sensibilisation destinées aux policiers et gendarmes du District urbain de Bamako et étendues aux élèves de différents cycles d’enseignement. Ensuite aura lieu le renforcement des capacités des groupements féminins de Tombouctou sur les violences basées sur le genre et la prise en charge des victimes. Une ligne verte sera également mise à la disposition de toutes les parties concernées pour signaler et rapporter tout cas de violence faite aux femmes et aux filles (80 333) ; une façon d’élever la conscience de la population à la nécessité de lutter contre le fléau.
Des spots radiophoniques conçus en langues nationales en vue d’atteindre une large audience ont commencé à être diffusés sur la radio nationale. L’affichage de messages et les projections ambulantes sur le thème de la violence faite aux femmes et filles sont au programme. La campagne qui s’annonce constitue une effervescence de messages qui se renforcent mutuellement et invitent simplement à la solidarité, comme nous le dit Ban Ki-moon à la fin de sa déclaration consacrée à cette journée: « Tous, nous avons un rôle à jouer, et je vous exhorte à assumer le vôtre».
Source: MINUSMA
