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violences au relent de vendetta inter communautaire à Gao : « La région et le pays paient les conséquences de la politique de l’autruche et l’inaction qui caractérisent la gouvernance du président »

A Gao, le pire est à craindre après plusieurs jours de violences au relent de vendetta inter communautaire. La tension était montée d’un cran, en effet, entre les Arabes et les Songhoy après la découverte du corps sans vie de l’un des deux jeunes Arabes enlevés dans la ville. La découverte du corps du jeune arabe a été suivie par l’assassinat d’un garde malien. Des observateurs s’interrogent aujourd’hui sur le mutisme du pouvoir sur cette poudrière qui est essentiellement gérée au niveau local. Devant ce contexte grave et explosif, que font le président de la République et le Gouvernement? s’interroge le Parena. Selon le parti présidé par Tiébilé Dramé, ces derniers « se murent depuis près deux semaines dans un silence assourdissant. Pire, ils ne font rien. Ils sont dans l’immobilisme. Ils laissent le Gouverneur et les forces vives de Gao se « débrouiller ».

 

Un calme précaire règne aujourd’hui dans la ville de Gao après plusieurs jours de violences. La découverte du corps sans vie de l’un des arabes enlevés dans la ville et le meurtre d’un garde malien est à la base d’un brusque regain de tension dans la cité des Askias. Les deux communautés s’accusent mutuellement dans un cycle de violence favorisé par l’existence de groupes armés.

Les jeunes de Gao ont marché le 28 février pour dénoncer l’attaque du village de Barasadji, dans la commune de Sonni Ali Ber. Des hommes armés auraient tiré sur deux jeunes et un garde dans la ville. Les jeunes de la ville ont poursuivi leur mouvement avec une nouvelle marche le lendemain matin. Face au pourrissement de la situation et aux risques d’embrasement, les différentes communautés de Gao ont multiplié les rencontres ces derniers jours. Des appels au calme ont été relayés sur les antennes des radios de la ville.

Aussi pour faire baisser la tension, le Colonel Sidiki Samaké, le gouverneur de Gao a annoncé le samedi dernier l’instauration d’un couvre-feu sur toute l’étendue de la ville. La population est appelée à rester chez elle entre 18h et 6h du matin. Les groupes armés aussi sont interdits de circuler dans la ville en étant armés. La Minusma, la force onusienne au Mali, a haussé le ton le même jour contre ces groupes armés qui ont pris leur quartier dans la ville à la suite des violences. La force onusienne s’est dite préoccupée par des initiatives de certains groupes armés qui ont annoncé des intentions contraires aux dispositions établies par la Commission Technique de Sécurité (CTS) relatives aux mouvements de convois.

« La CTS, présidée par la MINUSMA, et à laquelle siègent les parties signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, a pris certaines mesures sécuritaires comprenant entre autres, l’obligation des groupes armés d’obtenir l’aval de la MINUSMA avant chaque déplacement entre les différentes villes pour les convois de plus de cinq véhicules. En faisant fi de cette disposition, qui a fait l’objet d’une correspondance dont ils sont destinataires, les contrevenants engagent leur responsabilité », a mis en garde les groupes armés, dans un communiqué, la Minusma.

Silence coupable Ces violences au relent de vendetta inter communautaire à Gao a fait réagir, le samedi 3 mars, le Parena. Devant ce contexte grave et explosif, que font le président de la République et le Gouvernement?, s’est interrogé le parti présidé par Tiébilé Dramé. D’après le Parena, le président de la République et le Gouvernement « se murent depuis près deux semaines dans un silence assourdissant. Pire, ils ne font rien. Ils sont dans l’immobilisme. Ils laissent le Gouverneur et les forces vives de Gao se « débrouiller ».

L’annonce de l’ouverture d’une enquête sur les événements en cours, selon le parti du bélier blanc, laisse sceptique plus d’un. « Car, ajoute le parti, les enquêtes précédentes n’ont pas donné de résultats (l’enquête sur la mort de trois jeunes, le 12 juillet 2016, lors d’une manifestation contre les autorités intérimaires, n’a pas encore abouti malgré les engagements pris par une forte délégation de quatre ministres et six députés. Celle sur la mort des deux jeunes arabes brûlés vifs, en mars 2015, est restée sans suite). »

Dans sa déclaration, le Parena soutient que le président et ses gouvernements ne gèrent pas les problèmes, ils les laissent pourrir. A en croire le Parena, les difficultés de cohabitation intercommunautaire dans les régions du Nord auraient dû être traitées de façon plus responsable au lendemain de l’occupation djihadiste. « La région et le pays paient les conséquences de la politique de l’autruche et l’inaction qui caractérisent la gouvernance du président. » Les solutions du Parena Que faudrait-il faire aujourd’hui pour faire face à la situation de Gao ?

Selon le Parena, face à une situation aussi grave de conséquences pour la cohésion nationale et la paix, le Gouvernement doit sortir de l’attentisme et de l’immobilisme et mettre fin au cantonnement de fait des FAMAS. « Elles doivent être la locomotive dans la sécurisation de tout Gao sans distinction. Le Parena préconise aussi, conformément à l’Accord d’Alger, la suspension de tous les mouvements de troupes de la Plateforme et de l’Entente vers la ville de Gao et leur retour aux positions d’avant le cessez-le-feu. Le parti de Tiébilé Dramé invite tous les signataires de l’Accord d’Alger au strict respect des engagements pris.

« Le superviseur du cessez-le-feu, la MINUSMA, doit être ferme pour faire respecter les dispositions de l’Accord », selon le parti qui propose aussi de mettre fin à l’impunité et d’enquêter sur la disparition, le 21 février à Taboye , des deux jeunes arabes pour retrouver les auteurs de l’enlèvement et le corps du 2è jeune. Le Parena qui exige que toute la lumière soit faite sur l’assassinat de l’A/C Abdou Katia Touré, demande d’organiser, sans délai, des concertations régionales au cours desquelles les communautés de la région de Gao débattront des conditions de leur cohabitation, de la paix et de la réconciliation.

Madiassa Kaba Diakité

Source: Le Républicain

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