Des chercheurs de plusieurs centres de recherche dont le Centre National d’appui à la Lutte contre la Maladie, la Faculté de Médecine de Pharmacie et Odontostomatologie, le Centre Hospitalier Universitaire Gabriel TOURE, ont mené une étude sur le Programme de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du VIH dans la région de Ségou. Les chercheurs ont conclu à une inefficacité du programme.
«La transmission du VIH de la mère à l’enfant est de nos jours la principale voie de contamination pédiatrique », indique l’étude. Chaque jour dans le monde, environ 1 600 enfants nés de mères séropositives sont infectés, parmi lesquels 1 500 sont originaires de l’Afrique au sud du Sahara. L’objectif de l’étude pilotée par Dr Daou Adama était d’évaluer, sur 20 sites, les activités du Programme de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du VIH dans la région de Ségou en 2010».
L’étude publiée dans le n°20 de la Revue malienne de Science et de Technologie, décembre 2018, révèle qu’une femme enceinte séropositive a environ 30% de risque d’avoir un bébé infecté. La transmission peut se faire par trois modes: pendant la grossesse, au cours de l’accouchement et au cours de l’allaitement maternel.
L’étude a été menée dans 5 villes de la région de Ségou, à savoir: Ségou ville, Bla, Niono, San et Tominian. Il s’agissait d’une étude transversale descriptive à visée évaluative qui a concerné tous les sites de PTME fonctionnels du 1 février 2009 au 31 décembre 2010.
Des résultats alarmants
Les résultats de l’étude ont montré que les tests de dépistage ainsi que les médicaments du VIH étaient disponibles dans presque tous les sites. La majorité des laboratoires disposait également de réfrigérateur pour la conservation des tests. L’étude a démontré que 60% des sites ne faisaient pas de dépistage des enfants nés de mères séropositives. Pis, 95% des femmes séropositives étaient perdues de vue par les médecins. Aussi, il ressort qu’après l’accouchement, certaines femmes, même séropositives, ont opté pour l’allaitement exclusif.
Selon les chercheurs, l’évaluation du Programme de prévention de la transmission mère-enfant de Ségou a démontré son inefficacité à cause de l’insuffisance de suivi des femmes enceintes séropositives et des enfants qui en sont nés. Il est urgent, décrète l’équipe du Dr Daou Adama que toutes les femmes enceintes connaissent leur statut sérologique afin de bénéficier des interventions pouvant diminuer le risque de transmission en cas de séropositivité.
Hadjiratou_Maïga
Source: JSTM