Depuis un moment, des dossiers émanant du milieu de certains travailleurs de la Banque Sahélo-Sahélienne pour l’Investissement et le Commerce (BSIC-SA Mali) ne manquent pas de susciter la curiosité. Ces écrits laissent croire qu’il y a manifestement de vives inquiétudes, face au nouveau management que tient à imprimer à leur boîte le DG, Mamadou Diouf. À l’heure où nous écrivons ces lignes, beaucoup de choses se font pour améliorer la situation de la BSIC-SA. Cependant, il est désormais acquis que la commission bancaire de l’UEMOA ne doit pas se satisfaire des coups médiatiques mais de rapports d’experts extérieurs pour laver de tout soupçon le DG de la BSIC-Mali qui intrigue plus qu’il ne convainc.
Nommé dans des circonstances qui continuent de nourrir toutes sortes de débats sur le développement bancaire dans la zone sahélo-saharienne, le DG de la BSIC-Mali, Mamadou Diouf sait qu’il doit absolument rentrer dans le cœur des maliens ; à commencer par son personnel et la clientèle de la Banque.
Mais au-delà, c’est à toute la bande sahélo-saharienne que Mamadou Diouf doit prouver qu’il est parfaitement en mesure de lutter contre l’approximation en termes de gestion du bien public. Nombreux sont ceux qui commençaient par avoir espoir suite à la formation de l’actuelle équipe de la BSIC-SA Mali et qui pensaient, à juste titre, que le banquier sénégalais chevronné est aux commande de la banque Sahélo-saharienne pour l’investissement. Mais jusqu’à quand ?
Déjà, point n’est besoin d’aller loin pour commencer le boulot. Si plusieurs entreprises dirigées par des cadres nommés en Conseil d’Administration sont aujourd’hui objet de toutes les curiosités, force est de reconnaître que l’heure n’est pas aux attaques fantaisistes ni simplement opportunistes. Il est maintenant question pour la Commission bancaire de l’UEMOA d’user de toutes ses prérogatives légales pour mettre chaque chose à sa place et chacun, face à ses responsabilités.
Le cas qui fait aujourd’hui l’unanimité pour être pris très au sérieux est la manière dont est gérée la BSIC- SA Mali. Victime d’une gestion qui jure avec l’orthodoxie bancaire en 2013, sous le Tchadien Annour Hassan Mahamat, cette entreprise sera remise plus tard sur les rails en 2015. À la satisfaction de tous avec un nouveau DG, Mamadou Diouf.
Quoique la gabegie suit toujours son cours à la BSIC-SA Mali, la gestion de la Direction générale continue à faire couler toujours de l’encre. Mamadou Diouf jouit toujours de certains privilèges malgré les plaintes qui fusent de tous les côtés. Mais à une année de gestion de Mamadou Diouf, à la tête de la BSIC-Mali, il est facile de se rendre compte que beaucoup reste encore à faire afin de donner pleine satisfaction à la clientèle, au actionnaires, enfin aux bonnes règles en matière de gestion comptable et commerciale.
Selon des travailleurs de la BSIC-SA, le constat est troublant. Pour certains qui avertissent, la gestion de la Direction de la BSIC-SA doit absolument subir un contrôle véritablement indépendant. Les rumeurs devenant très alarmantes, c’est l’un des moments où la Commission bancaire doit démontrer qu’elle est effectivement engagée dans une lutte incolore contre la corruption. Et cela, afin de sortir de l’ornière la BSIC-SA Mali.
Pour ce qui concerne l’exercice finissant, la BSIC- SA Mali, indiquent nos sources, aurait engagé des dépenses qui n’auraient dû l’être. Pour les responsables de cette boîte, expliquent nos interlocuteurs, il est normal que toutes ces dépenses soient engagées pour la bonne relance des activités de la banque. Qui croire ?
Et c’est pour remettre les choses en bonne marche que la Commission bancaire a l’obligation de faire vérifier certaines informations qui ne manquent point de gravité.
Selon nos sources qui assurent, avant de rassurer, il s’agit, entres autres, de signature de contrats de prestations de services sans études préalables ; des commandes de tickets valeurs dont le rapport qualité-coût demeure une source de préoccupation légitime pour certains travailleurs. S’y ajoute, le détournement de 31.94.000F CFA au niveau de l’Agence BSIC de Kayes, impliquant, successivement, deux chefs d’agence, Amara Sissoko et Mariam Traoré et le Caissier Souké Dabo. Il n’y a pas eu de passation de service, comme ça se doit, entre les deux chefs d’agence. Et le département réseau qui devrait s’assurer de la passation ne s’est pas exécuté.
Par la suite, le Directeur du département réseau qui a fait le déplacement à Kayes, a obtenu du caissier Souké Dabo, comme garantie, la promesse d’une maison familiale. Plus tard, les responsables de se détournement ont défilé au Pôle économique avant que Souké ne soit déféré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako.
Malgré cette situation, Amara et Mariam ont rejoint, aujourd’hui, le siège de la banque. Et depuis, la Direction de la BSIC-SA ne s’est plus manifesté sur le dossier.
La preuve par l’épreuve
En effet, il est reproché au Dg Mamadou Diouf, d’avoir une banque trop liquide. La commission bancaire qui est l’organe de contrôle de l’ensemble des banques dans l’espace UEMOA, interprète cette situation comme une baisse d’activité, donc fatale pour les activités de la banque et du pays. Pendant ce temps, les clients de la BSIC-SA Mali murmurent de plus en plus que pour obtenir un prêt à la BSIC-SA, il faut subir un chemin de croix, ou avoir des connaissances dans le staff pour accéder au crédit. Même le concours de cette connaissance dans la banque se paye, une fois le prêt obtenu. Certaines mauvaises langues citent même le non du Directeur Général comme l’un des bénéficiaires de cette commission occulte ainsi que le directeur général Adjoint et le Chef des ressources humaines.
En matière de traitement du personnel, la BSIC-Mali est la dernière banque de la place pour l’instant. Dans un secteur où la concurrence est rude, l’avenir de la BSIC-SA Mali est compromise si elle n’adopte pas une politique de bonne gestion.
Cette même banque fait l’objet de tripatouillages de la part d’agents véreux sur les comptes des clients dans certaines Agences. Notamment, à Kayes et à l’Agence du Grand marché de Bamako. Ce n’est pas tout. Loin s’en faut.
Même des chefs d’agence se plaignent du chantage informatique fait par les gestionnaires de réseaux de la banque qui se livrent à ces pratiques peu catholique. En effet, ces gestionnaires de réseaux, sans scrupule, quand leurs demandes de prêt sont rejetées, profitent de leur position stratégique pour brouiller le réseau. Du coup, ils découragent les clients qui se plaignent constamment du manque de réseaux pour faire leurs opérations. Et comme si cela ne suffisait pas, ils puisent dans les comptes des clients qui ne cessent de se plaindre, en longueur de journée. Toute chose qui discrédite la BSIC-SA Mali.
C’est justement à cause de ces pratiques malsaines que les premiers responsables de cet établissement bancaire sont vilipendés par les mauvaises langues. Il faut rappeler aux responsables de la BSIC-Mali que dans une société de service, il y a deux types d’employés. Le premier type est celui qui de par sa ténacité, son engagement et sa volonté d’une réussite globale de la banque arrive à faire prospérer la banque. Ce dernier est convaincu que son salaire vient de son effort personnel et des prestations des clients. Il considère la société comme une chance de la vie. Son salaire est donc mérité.
Quant au deuxième type, il triche avec lui-même et la société, à cause des pots-de-vin. Les résultats, lui importent peu. Son unique souci de faire prospérer la société, n’est pas son affaire. Ce type de banquier mérite tout simplement un coup de pied et un séjour au gnouf pour le dégager de la société. C’est le cas de Mme Wallet à l’agence BISIC de Sokoniko, où cette dame a ouvert un compte pour un client qui n’avait qu’une carte d’identité comme seule pièce. Pire, ce dernier n’était pas de bonne fois, d’autant qu’il a émis un chèque sans provision. Et jusqu’à présent, la dame Wallet demeure à son poste, sans demande d’explication.
Au tant de choses, qui selon nos sources, recommandent qu’une mission indépendante de vérification aille voir nécessairement comment Mamadou Diouf et ses sbires managent cette banque dont l’importance dans la vie du pays n’est plus à démontrer. Sans être un oiseau de mauvais augure, il urge que cette vérification se fasse dans les prochains jours. Tellement, les informations qui parviennent à notre rédaction font craindre le pire. Mais que risque encore cette banque, diront les sceptiques, compte tenu de la gabegie en cours dans cette boîte ? Seuls les rapports d’une mission externe de vérification mettront un terme définitif à toutes ces rumeurs qui font craindre réellement le pire dont il est question.
Certes, la BSIC-Mali a besoin d’un management de qualité. Cependant, il faut se méfier des apprentis sorciers ou des faiseurs de miracles dans un monde et surtout un domaine où seule l’application des règles strictes de gestion financière pourront nourrir les espoirs. La commission bancaire doit finir avec les fiches que certains conseillers lui remettent en guise d’aval pour la gestion de tel ou tel directeur général. Encore faut-il que la commission bancaire fasse également attention avec les offensives de charmes par voie de presse.
Pour en savoir davantage par rapport à ces informations, somme toute accablante, nous avons tenté de rencontrer le DG de la BSIC-SA, Mamadou Diouf et recouper nos informations. Mais ce fut peine perdue. Au siège de la BISIC-SA, où nous nous sommes présenté et après nous avoir fait patienter, il nous a été dit que le directeur général de la banque est en séance de travail. Il était donc difficile de le rencontrer.
Nous avons alors demandé à échanger, même au téléphone, avec le Chef des ressources humaines ou la chargée de la communication de la banque ; et là aussi, ce fut impossible, le service de l’accueil nous faisant comprendre que ces derniers sont également très occupés. Et à la question de savoir ce que nous faisons, ce service, qui avait entre temps pris notre numéro de téléphone, nous dit : « On vous appellera puisqu’on a votre numéro ». Depuis, nous attendons ce coup de fil.
Par ailleurs, Mamadou Diouf, Directeur général de la BISIC-SA Mali, est au cœur d’autres scandales et non des moindres.
Nous y reviendrons !
Jean Pierre James