Beaucoup de femmes mènent un parcours professionnel en même temps qu’une vie conjugale épanouie et semblent bien s’en sortir. En effet, les figures féminines s’imposent, de plus en plus, dans la sphère professionnelle. Au Mali, les femmes mariées, nonobstant les difficultés, font preuve d’un véritable don de soi.
Pour Bako K., le quotidien demande une bonne planification et cela depuis la nuit : « Pour une bonne organisation, il faut un bon planning à respecter, de l’aube jusqu’au coucher. Je me réveille à 4h tous les jours, et même un retard de 30minutes bouleversera mon programme de toute la journée. Je prépare le petit déjeuner et le déjeuner avant 7. »
Le parcours de la combattante
Elle réveille les enfants, les prépare et le mari dépose le plus grand à l’école. Entre-temps, elle fait téter la petite qui sera aussi déposée chez sa mère. Une fois de retour à la maison le soir, elle a juste le temps de faire téter la petite et commencer les tâches jusqu’à minuit. Plusieurs autres femmes m’ont confié que leur quotidien est plus chargé que celui de Bako K.
De plus, les femmes ressentent un réel plaisir à pouvoir trouver l’équilibre. De nos jours, une femme qui travaille est un atout pour son mari et sa famille. Elles aident les maris à faire face aux dépenses, tout en maintenant leur propre indépendance financière. « Je subviens à toutes mes dépenses et contribue, également, aux dépenses de la famille. En plus, je fais chaque fois de petits cadeaux à ma belle-mère, mes beaux-frères et ainsi j’obtiens leur soutien afin de mener tranquillement mon activité », explique pour sa part Matou T. Elle dit être très fière de pouvoir mener cette vie qu’elle estime normale pour chaque femme qui se veut épanouie.
Les difficultés ne manquent pas
Ce mode de vie très chargé de la femme ne reste pas sans impact sur sa vie sociale et parfois même conjugale. Très souvent, la belle famille n’est pas très ouverte à cela. Des incompréhensions naissent et peuvent parfois conduire au divorce. C’est le cas de Nahawa. O. « Je vivais dans une grande famille. Ma belle-mère ne tolérait pas du tout mon mode de vie. Elle prétendait que j’allais me balader. Il y avait toujours des disputes jusqu’à ce que divorce s’en suive. », confie-t-elle.
Au-delà de cet aspect, il est très difficile de mener une vie sociale normale. « Je suis prise du lundi au samedi. Et très souvent, je préfère passer les journées du dimanche avec ma famille. Ce qui fait que j’ai vraiment du mal à m’impliquer dans les évènements sociaux. », explique Bako .K. Dans un milieu où les cérémonies de mariage et de baptême constituent les preuves d’une certaine sociabilité, l’absence revient à s’attirer la colère des autres. Il faut reconnaitre également qu’avec ce rythme de vie, il est difficile de s’occuper convenablement de son mari, de ses enfants ainsi que de soi-même.
Malgré toutes ces difficultés, des femmes ne veulent pas lâcher prise. Elles comptent persévérer davantage afin de briser toutes ces incompréhensions autour de leur situation. Selon Matou T., « la compréhension du mari, de la belle famille et de l’entourage est indispensable ». Bako K., elle, recommande du courage et de la bravoure au travail pour un parcours professionnel réussi, de la créativité et une bonne organisation dans le couple pour une vie conjugale épanouie. À cela, il faut ajouter une grande flexibilité quant aux heures de travail des femmes mariées afin d’éviter toute mésinterprétation de la part de la belle famille ou du mari.