François Hollande n’a pas digéré la sortie de son prédécesseur à l’Elysée, Nicolas Sarkozy, qui a critiqué l’intervention française au Mali. Le chef de l’Etat a vivement répondu jeudi, sans toutefois le nommer, que cette intervention se justifie, au contraire, au nom des droits des femmes, de la lutte contre le terrorisme ou de la liberté religieuse.
«Si certains s’interrogent pour savoir pourquoi la France est au Mali, c’est parce qu’il y avait des femmes qui étaient victimes de l’oppression et de la barbarie», a lancé François Hollande qui inaugurait la journée internationale des droits des femmes à la Cité des sciences et de l’industrie de La Villette. «Si certains s’interrogent, c’est qu’il y avait des femmes à qui l’on mettait le voile sans qu’elles ne l’aient elles-mêmes demandé, qu’il y avait des femmes qui n’osaient plus sortir de chez elles, qu’il y avait des femmes qui étaient battues parce qu’elles voulaient être libres», a-t-il enchaîné sous des applaudissements.«Que fait-on là-bas ?» avait demandé Sarkozy
Selon des propos rapportés par l’hebdomadaire Valeurs actuelles paru jeudi, l’ancien président Nicolas Sarkozy a critiqué l’opération militaire lancée par la France au Mali le 11 janvier, affirmant, entre autres, qu’«on ne va jamais dans un pays qui n’a pas de gouvernement».
«Que fait-on là-bas ? Sinon soutenir des putschistes et tenter de contrôler un territoire trois fois grand comme la France avec 4 000 hommes…», a argumenté Nicolas Sarkozy.
«Nous voulons lutter contre le terrorisme, contre la barbarie, contre le fondamentalisme mais aussi pour la liberté religieuse parce que ceux qui étaient traités ainsi étaient des musulmans et que nous étions de leur côté», lui a implicitement répondu François Hollande. Et de poursuivre à l’endroit de son prédécesseur, sans prononcer une fois son nom : «Si certains s’interrogent, c’est parce qu’un président nous a demandé d’y venir, un président légitime, qui avait comme obligation, et qui la respectera, d’organiser des élections».
L’épouse du président du Mali à Paris
Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a affirmé fin janvier qu’il espérait pouvoir organiser des élections avant le 31 juillet, alors que les armées malienne, française et de plusieurs pays africains sont engagées depuis la mi-janvier dans des opérations visant à reconquérir le nord du pays, tombé en 2012 aux mains de groupes islamistes armés. «Je salue ici son épouse qui est parmi nous et à qui j’adresse, au-delà d’elle ma solidarité à l’égard du peuple malien», a ajouté le président Hollande avant de lui donner l’accolade dans la salle.
Source: Le Parisien