Depuis plus de deux ans, un avant-projet de loi portant la répression des violences basées sur le genre est sur la table du ministère de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille. A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Me Nadia Myriam Biouélé, avocate au barreau et présidente de la Fondation Héra invite le département à diligenter le processus de l’adoption dudit texte.
Le 25 novembre, c’est la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Sous l’égide de l’ONU-Femmes, 16 jours d’activismes contre toute forme violence contre les femmes suivent la célébration de la journée.
Pour être en phase avec l’actualité, l’Association des professionnels de la presse en ligne (Appel-Mali), dans le cadre de son programme Face à la presse en ligne, a porté son choix sur Me Nadia Myriam Biouélé, le lundi 25 novembre, pour échanger sur les droits de la femme au Mali. Avocate au barreau, elle est aussi présidente de la Fondation Héra qui porte de soutiens juridiques et judiciaires aux femmes et aux enfants victimes de violences basées sur le genre.
Au cours des échanges, Me Nadia a regretté des insuffisances dans le Code pénal du Mali pour la répression de plusieurs types violences faites aux femmes et au genre. Elle a pris l’exemple l’injures publiques, le harcèlement sexuel etc.
« Cet avant-projet de loi, à nos yeux, est une réponse au moins judiciaire à toutes ces formes de violences qui les femmes subissent qui ne sont pas légiférées dans nos textes actuels. En matière pénale, la loi est d’application stricte et si l’infraction n’est pas prévue on ne peut même pas l’évoquer », a soutenu Me Nadia.
Le constat est aussi amer dans le Code des personnes et de la Famille qui fixe l’âge légal du mariage à 16 ans minimum pour la jeune fille. « Cet âge est en parfait déphasage avec conventions internationales ratifiées par le Mali. Le Mali a ratifié des conventions de protection et promotion des droits des femmes des enfants. Dans toutes ces conventions, l’âge de mariage est 18 ans, c’est-à-dire l’âge de la maturité civile. Dans notre code, on retrouve 16 ans et plus grave on dit qu’on peut se marier à 16 ans avec l’autorisation des parents ou du tuteur. Quand ton se marie, c’est qu’on est apte à pouvoir se prendre en main avec son époux dans une relation durable voire jusqu’à la mort. On ne se marie pas sous l’autorité des parents pour se divorcer après », a insisté Me Nadia.
Pour corriger toutes ces insuffisances, la présidente de la Fondation Héra plaide l’adoption de l’avant-projet de loi portant prévention, répression et prise en charge des violences basées sur le genre en République du Mali. Cet avant-projet de loi a été élaboré par une quarantaine d’organisations de défense des droits de l’Homme et déposé sur la table du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille depuis 2017. Lire la suite sur aumali…
Maliki Diallo