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Vers la tenue de la présidentielle du 29 juillet 2018 . Les partenaires du Mali redoutent-ils une crise post-électorale ?

Après l’engagement de l’OIF à appuyer l’audit du fichier électoral du Mali suivi des conditions d’amélioration du processus électoral exprimées par l’Union Européenne, l’Union Africaine et d’autres partenaires internationaux du Mali semblent redouter une élection présidentielle contestée au Mali en juillet-août prochain.présidentielle du 29 juillet 2018 

Dans un récent rapport sur les prochaines élections au Mali (exploité par Jeune Afrique), l’Union européenne émet des réserves sur le rôle de la Cour constitutionnelle dont le recensement général des votes se fait dans « une très grande opacité ».

Selon nos confrères de Jeune Afrique, lors de sa rencontre, le 22 janvier, avec Sékou Gaoussou Cissé, ambassadeur du Mali en Belgique, Brigitte Markussen, directrice générale adjointe pour l’Afrique au Service européen pour l’action extérieure, a mis l’accent sur les conditions posées par l’UE pour envoyer une mission d’observation au Mali lors de la prochaine élection présidentielle, le dimanche 29 juillet 2018.

Dans ce rapport, l’Union européenne fait dix-huit recommandations. « Le plan de ramassage des enveloppes destinées à la Cour constitutionnelle devrait être public, supervisé et garanti par l’administration, afin d’éviter la non-prise en compte des voix valablement exprimées dans les résultats définitifs proclamés», stipule notamment ce rapport.

« Le recensement général des votes par la Cour constitutionnelle constitue une étape opaque du processus électoral. Il devrait bénéficier d’une clarification de ses procédures [et apporter] toutes les précisions nécessaires pour le rendre transparent. »

Des observations ciblant le rôle de la Cour constitutionnelle qui correspondent aux conclusions des experts de la Mission d’observation électorale de l’UE au Mali de 2013. Une Cour constitutionnelle qui « joue un rôle crucial dans l’élection présidentielle », précisait le rapport final de l’UE, publié en octobre 2013. « Elle statue sur la régularité du processus électoral, sur l’enregistrement des candidatures, et proclame les résultats définitifs lors de son recensement général des votes », listait alors les experts, avant de regretter qu’« aucune précision procédurale n’est mentionnée dans les textes concernant cette dernière étape qui reste opaque. »

Lors du dernier scrutin présidentiel, la Cour constitutionnelle avait, selon l’UE «procédé à diverses rectifications d’erreurs matérielles et aux redressements qu’elle a jugés nécessaires

», mais les auteurs du rapport jugeaient alors « utile» de rendre public l’ampleur de ces rectifications et la méthodologie adoptée. La raison ? « Cela garantirait une meilleure transparence du processus électoral. ». Les inquiétudes de l’Union européenne sont largement partagées par l’opposition et une grande partie de la société civile. Il s’agit de voir comment on peut faire changer les choses à 5 petits mois de la présidentielle.

Le Haut représentant de l’Union africaine pour le Sahel, le Major Pierre Bouyoya lors d’un récent point de presse, à Libya Alfarouk Hôtel déclarait que «les élections seront le programme politique pour le Mali en 2018, puisque ce n’est un secret pour personne que l’année 2018 sera marquée par les élections car plusieurs élections sont au programme ». Avant de se montrer plutôt sceptique.

Pierre Bouyoya dira que la situation sécuritaire au centre du pays comme dans toutes les régions du Sahel est extrêmement difficile et tendue. « Vous savez qu’entre décembre et janvier, il y a eu beaucoup de violences qui ont causé pas mal de dégâts contre les populations, contre les forces nationales et internationales. Il s’agit d’une situation qui n’est pas facile, mais l’Union africaine à chaque fois condamné ces violences », a-t-il rappelé comme si le simple fait de condamner permet de mettre fin à ces attaques.

Pour lui, ces violences ont des conséquences désastreuses sur les droits de l’Homme, sur l’action humanitaire et sur le développement socio-économique. Raison pour laquelle, Pierre Bouyoya demande aux parties prenantes de l’accord de paix de multiplier les efforts afin que le retour effectif de la paix et la stabilité soit trouvé : « face à cette situation extrêmement tendue, nous encourageons les efforts du gouvernement du Mali en cours pour notamment stabiliser la région centrale ». Et de souligner que malgré toutes les difficultés, les élections restent une des priorités pour la sortie de crise : « Il faut une feuille de route réaliste, une feuille de route qui maintient le dialogue entre les différentes parties », déclare-t-il. Ensuite Pierre Bouyoya, explique que, sur le plan politique, l’UA-Misahel va continuer à soutenir le processus de paix dans le cadre du comité de suivi mais dans les débats qui se passent les différentes parties de l’accord de paix.

Ces sorties de l’UE de l’UA et de l’appui à l’audit du fichier électoral pourraient créer un environnement d’appréhensions faisant le lit à un contentieux post-électoral susceptible de provoquer une autre crise. C’est à croire que certains partenaires du Mali veulent s’accommoder d’un schéma d’une transition politique dont la majorité des Maliens ne veulent pas.

 

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