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Verdict sans appel aux Assises : La peine de mort pour un militaire accusé de tentative d’assassinat

Bamako, 12 novembre (AMAP)  La Cour d’Assises, dont les audiences continuent depuis le 28 octobre 2019, a reconnu coupable Adama Camara, sans bénéfice de circonstances atténuantes, l’a condamné à la peine de mort et à payer à sa victime, Ibrahima Koné, 40 millions de Fcfa de dommages et intérêts, a constaté l’AMAP.

L’accusé a comparu pour, à la suite d’une banale dispute, avoir tiré, à bout portant, sur son compagnon d’arme, le blessant grièvement à la cuisse et en d’autres endroits du corps.

Ibrahima Koné et Adama Camara sont tous deux militaires de la Garde nationale. Le premier était en service à la Compagnie de commandement et de service (CCS), alors que le second servait au 2è Escadron du Groupement de maintien d’ordre (GMO), basés tous les deux à Bamako. En 2014, dans le cadre de la sécurisation du territoire national, ils furent désignés dans une mission dirigée par le commandant Klita Ag Mohamed pour un séjour de trois ans au poste de sécurité de N’Tillit, dans la Région de Gao.

Au cours de leur séjour, ils s’adonnèrent, tous les deux, à l’élevage de moutons. Adama Camara avait les siens au poste, à la différence des autres, qui gardaient leurs troupeaux auprès de villageois voisins du poste. Ils auraient cohabité ainsi jusqu’à ce jour fatidique où une dispute les opposa. C’était le samedi 27 août 2016, les moutons d’Adama mangèrent les restes de repas de la troupe qu’Ibrahima avait l’habitude de conserver et de réchauffer pour le dîner.

Constatant cette situation, Ibrahima fit des reproches à Adama et l’invita à mieux maîtriser ses animaux qui faisaient trop de dégâts. Furieux, ce dernier lui a fait comprendre que la Prime générale d’alimentation (PGA) n’était pour personne, avant de commencer à l’injurier grossièrement. Le garde, Salif Monzon, qui assistait à la scène, est intervenu pour les calmer. Mais, en vain, il a fallu l’intervention du chef de poste adjoint, Fodé Keïta, pour ramener Adama dans sa chambre et lui retirer son arme dont il voulait se servir contre son compagnon. L’histoire aurait pu s’arrêter là, si Adama n’était pas du genre rancunier.

Malheureusement, quelques instants après, contre toute attente, Adama ressortit de sa chambre avec son pistolet mitrailleur (PM) et se dirigea vers Ibrahima Koné, en proférant des injures grossières, alors que ce dernier était en communication téléphonique avec sa mère.

Sans autre forme de procès, Adama pointa le canon de son arme sur la cuisse d’Ibrahima et tira à bout portant, blessant ce dernier qui s’écroula couvert de sang. Il tirera, également, d’autres coups de feu en rafale qui atteignirent le bassin et les aisselles de con compagnon d’armes.

Heureusement pour Ibrahima, le prompt secours de ses autres camarades de corps et sa ténacité contre son assaillant pour diriger le canon de l’arme vers le haut, lui sauvèrent la vie.

Il s’en est sorti mais, gravement touché à divers endroits du corps. A la suite du procès-verbal d’enquête préliminaire établi par le service d’investigation judiciaire de la gendarmerie nationale, le nommé Adama Camara a été inculpé des faits de tentative d’assassinat et de coups et blessures aggravées, avant de se retrouver devant les juges de la Cour d’assises pour être jugé conformément à la loi.

A l’audience, c’était l’étonnement dans l’assistance de voir, à la barre, un militaire qui, en plus, avait tenté d’assassiner son compagnon d’arme à la suite d’une dispute dont la cause était des moutons !

Face à la Cour, l’accusé Adama a reconnu les faits. Mais, il a nié toute intention de tuer sa victime, attribuant le déclenchement des coups de feu « à un accident » dans la confusion des tiraillements entre lui et son protagoniste. Et d’ajouter que le système de sécurité n’étant pas activé, des coups de feu en rafale seraient partis qui ont atteint Ibrahima à la cuisse.

L’accusé se défendit en soutenant qu’il était sous le coup de la colère.

La victime, Ibrahima, sur sa béquille, a relaté, devant la Cour, les faits comme ils ressortaient de l’arrêt de renvoi. Il fut soutenu, dans sa version, par le ministère public qui a requis de maintenir Adama dans les liens de l’accusation

Le verdict a été sans appel : la peine capitale

TC/MD (AMAP)

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