Lors de la mise en place du bureau communal des teintureries et sérigraphies, le président national de l’association, Adama Sissoko, a dénoncé une concurrence déloyale du bazin chinois. C’était le samedi 11 novembre 2017 sur le terrain de Daoudabougou en présence du représentant du maire de la commune V, des chefs coutumiers et traditionnels.
«Aujourd’hui, le marché malien est inondé de bazins chinois teintés. Ce modèle de bazin est appelé en langue bambara « Touloumani » ou « bazin brillant » en français. C’est une contrefaçon du bazin fait par les teinturiers maliens. Depuis l’arrivée de ce modèle sur le marché malien, beaucoup de teinturiers sont en train de fermer boutique faute de marché », déplore Adama Sissoko, le président de l’association des teinturiers.
Pour Korotoumou Sawadogo, porte-parole des femmes teinturières du Mali, c’est une concurrence déloyale qui risque de tuer toute la chaîne intervenant dans le bazin. « Auparavant, les chinois n’exportaient que du bazin blanc, non teinté, mais aujourd’hui ils nous concurrencent avec du bazin teinté. Une contrefaçon de nos propres modèles. A cause de la contrefaçon chinoise, beaucoup d’entre nous ont perdu leurs clients. Nous ne savons plus où donner de la tête car nos emplois ont été tués par les chinois », martèle-t-elle.
Pour sauver les nombreux emplois que génère le bazin au Mali à savoir la teinture, la sérigraphie, l’indigo, etc., les premiers responsables de l’association appellent les autorités au secours. « Nous ne sommes pas contre l’importation du bazin blanc, mais nous nous érigeons contre l’importation du bazin teinté qui fait vivre nos familles », plaide le président de l’association. Les teinturiers demandent à l’Etat de prendre des dispositions pour lutter contre les pirates.
Modibo L Fofana
Par Le Challenger