Des centaines de milliers de Vénézuéliens se sont mobilisés dans tout le pays mercredi 26 octobre à l’appel de l’opposition. L’enjeu : faire pression sur le Conseil national électoral pour réenclencher le processus du référendum révocatoire. Depuis plusieurs mois, la coalition d’opposition MUD, majoritaire à l’Assemblée nationale, est en effet engagée dans un processus de référendum révocatoire contre le président Nicolas Maduro.
La première étape avait été validée début août ; la deuxième devait débuter précisément ce mercredi. Mais la semaine dernière, coup de théâtre : les autorités électorales du pays ont décidé de « retarder le processus jusqu’à nouvel ordre », se basant sur des décisions de justice de tribunaux de plusieurs régions. Alors que la tenue d’un scrutin contre Nicolas Maduro s’éloigne pour cette année, l’opposition ne s’avoue pas pour autant vaincue et a donc massivement manifesté sous le slogan : « La prise du Venezuela ».
Avec notre correspondant à Caracas,Julien Gonzalez
Aux alentours de midi, l’autoroute principale de Caracas était littéralement noire de monde. Une nouvelle démonstration de force après la marche du 1er septembre à Caracas. Mais pour Carlos Leon, c’est surtout la preuve que « l’opposition est bien la majorité » : « Si une élection présidentielle a pu être organisée en 30 jours après la mort de Chavez, pourquoi les autorités électorales n’organisent-elles pas un référendum en 30 jours également ? Tout ça prouve que le Conseil national électoral est une annexe du gouvernement. Mais le centre de gravité a bougé : nous sommes 80 % contre le président. Ce n’est plus le moment de la négociation, c’est le moment du changement ! »
« Liberté pour le Venezuela » : c’est le slogan écrit sur le tee-shirt de Jorge. Employé dans la publicité, il appelle les ténors de l’opposition à passer à l’action dans les jours qui viennent : « Nous ne pouvons plus continuer comme ça, des gens meurent au Venezuela à cause de la pénurie de médicaments ou parce qu’ils ne mangent pas assez. Nous sommes 30 millions d’habitants dans ce pays et je suis sûr qu’il n’y a pas un seul Vénézuélien qui ne se sente pas mal à cause de cette situation. Donc, pour moi, un référendum révocatoire cette année, c’est possible. A condition de ne jamais baisser la pression. » Demande entendue : l’opposition appelle à une grève générale ce vendredi.
■ Mort d’un policier lors d’une manifestation, selon le ministre de l’Intérieur
Le ministre de l’Intérieur a annoncé mercredi la mort d’un policier, qui a reçu un coup de feu au milieu d’une manifestation de l’opposition, selon ses déclarations. Le ministre a ajouté que deux autres policiers ont été blessés.
PoliMiranda, qui est la police régionale de l’Etat de Miranda, dont le leader Henrique Caprilesest gouverneur, a confirmé le décès, mais n’a pas encore donné de précisions sur les circonstances.
Source: rfi