Le président actuel russe Vladimir Poutine a pris les rênes de l’Etat quand son pays (vaste ensemble de 17 millions de kilomètres carrés avec un arsenal militaire impressionnant, y compris l’arme nucléaire) était presque dans l’impasse. Son prédécesseur, le président Boris Eltsine, premier président russe, alors démocratiquement élu après l’éclatement de l’Union Soviétique avait toutes les chances d’entrer dans l’histoire. Mais hélas ! Il est sorti par la toute petite porte. Les causes de son échec et sa désolation qui l’on poussé à la démission (pour ça chapeau de ne s’accrocher au pouvoir comme certains incapables africains) sont les suivantes :
Un simulacre de démocratie imposée et guidée par des occidentaux qui rêvaient de morceler la Russie, le plus riche du monde par ses ressources naturelles, afin de profiter librement de sa richesse mais finir avec la Russie comme puissance nucléaire. Certains officiers américains cherchaient même à surveiller des sites nucléaires russes les plus secrets sans crainte d’être arrêtés pour espionnage. Et le président Boris Eltsine était allé jusqu’à dire: régions de Russie, prenez autant de souveraineté que vous voulez ! Le résultat ne s’est pas fait attendre. Le séparatisme Tchétchène en est l’exemple.
Économiquement, alors manipulé pars certains capitaux obscurs, Eltsine avait procédé à des campagnes de privatisation hasardeuses émettant des chèques distribués à la population. Le résultat est vite connu: quelques poignées de personnes, aidées par des capitaux étrangers se sont emparés de presque tous les sites économiques du pays et cela des usines jusqu’aux puits pétroliers. Dotée de pouvoirs économiques et manipulée par les puissances occidentales, cette poignée d’oligarques faisait de la Russie une République bananière. Le pays était à terre. Une Russie qui se mettait à genoux pour supplier des prêts de 5 milliards de dollars à la banque mondiale !
Sur le plan sécuritaire, c’était le désastre : banditisme, crimes et tueries organisés et même pogroms.
Le «messie» Poutine arriva
Alors, par hasard ou par chance, ou encore par bénédictions pour le peuple russe, arrive Vladimir Poutine. Un monsieur discret, issu des services secrets qui au début de son règne n’impressionnait et n’inquiétait personne. Erreur! Le lion était à l’affût. Il observait et analysait son pays dans la plus grande discrétion.
La nouvelle stratégie mise en place par Poutine commence à sortir ses griffes. Il utilisera beaucoup les services secrets dans l’élimination un à un de tous les leaders du séparatisme Tchétchène et avec éclat a pris le dessus sur eux. Les mêmes services secrets seront utilisés contre les oligarques qui seront dépossédés de leurs biens mal acquis qui seront finalement restitués à la nation. Certains ont vite réussi à fuir. D’autres qui croyaient à leurs forces se sont laissés surprendre et gagneront la prison. L’armée, la police et tous les services de sécurité ont été minutieusement nettoyés et équipés
Pour lutter contre la corruption une brigade de patriotes a été mise sur place. Ceux-ci se déguisaient en corrupteurs et équipés de caméras cachées et proposant des billets de banque portant des empreintes sont venus à bout de beaucoup d’entre eux.
Aujourd’hui la Russie a certes des problèmes. Beaucoup de problèmes : ceux engendrés par l’embargo économique occidental et ceux dus à des capacités d’organisation nationale. Mais pour celui qui a quitté la Russie il y a dix ans, Moscou et la Russie toute entière sera un nouveau monde pour lui. Le bouleversement économique et sécuritaire est si notable. L’organisation impeccable de la coupe du monde de football 2018 en est l’exemple.
Je me donne le droit de critiquer beaucoup de choses en Russie, où par ailleurs je vis il y a de cela plusieurs années ; mais une chose est sure, tout le monde entier compte aujourd’hui avec la Russie et son point de vue n’est pas le dernier à être considéré. Au contraire.
Tout cela a été possible en Russie grâce au sens du patriotisme de son président. Être diplômé de la Sorbonne ou de Harvard ne sert à rien si son lauréat n’est pas animé de patriotisme. Au contraire pour servir bien son pays on n’a pas besoin de grand diplôme. On a besoin de l’amour pour son peuple. L’exemple de Sankara est plus qu’exemplaire.
Il revient au peuple d’intervenir
Mais Sankara a été un accident heureux pour l’Afrique, bien qu’on ne l’ait pas laissé finir sa noble mission. Généralement, en Afrique tout dirigeant est préoccupé seulement de son bien-être. Il est seulement guidé par l’instinct animal du luxe pour lui, sa famille et ses proches. Certains même dans leur rêve ne voient jamais le peuple.
Pourtant l’Afrique a eu de dignes fils qui songeaient seulement au sort de leur peuple.
Y compris le Mali. Soundiata et autres grands rois, nos pères de l’indépendance. Il suffit de bien lire l’hymne national du Mali pour comprendre leur ambition et les valeurs qu’ils incarnaient.
Et aujourd’hui, je ne doute pas que le Mali possède des hommes dignes. C’est la politique de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut qui nous manque. Et puisque cette politique ne sera jamais appliquée par les «vautours» qui ont pris notre cher pays en otage, il revient au peuple d’intervenir. Et activement. Car, temps que le silence du peuple sera là, ils se croiront tout permis. Comme le grand Sankara disait “l’esclave qui n’assume pas sa révolte ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort. Seule la lutte libère”. Ainsi, peut-être, un jour le Mali aura son Poutine. Et pourquoi pas mieux que Poutine.
Seguemo Kassogué depuis Moscou
Source: L’Evènement