Fana, une ville située dans la région de Koulikoro au Mali, n’a pas été épargnée par la maladie à coronavirus. Les agents de santé pour arriver à atteindre l’immunité collective préconisent la sensibilisation pour accélérer la vaccination contre la COVID-19.
Au Mali comme dans beaucoup de pays, la désinformation sur les vaccins ralentit l’atteinte des objectifs fixés par le gouvernement et ses partenaires dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 notamment l’immunité collective d’ici la fin de l’année. Le district sanitaire de Fana comporte 28 aires de santé soit une population totale de 337.958 habitants avec une cible à vacciner de 147.620 personnes (12 ans et plus) selon les données fournies par Dr Youssouf Samaké, Médecin Chef de Fana.
En 2021, 15% de la population étaient complétements vaccinée contre la covid-19. En 2022, les complètements vaccinés sont au nombre de 9.293 personnes soit un pourcentage d’un peu plus de 6% pour le moment. La vaccination continue jusqu’en fin décembre pour atteindre l’immunité collective. Ce résultat a été obtenu par les agents de santé du district sanitaire de Fana grâce à l’aide de Plan international, l’ONG Soutoura, l’ONG Musso, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Selon le médecin chef du district sanitaire de Fana, Dr Youssouf Samaké pour obtenir ce résultat beaucoup de stratégies ont été mises en place. « La première a été d’organiser une formation à l’intention des hommes de médias et des religieux pour qu’à leur tour, ils puissent sensibiliser afin d’inciter la population à se faire vacciner », indique- a-t-il.
Des journées de formations ont été également organisées à l’intention de la jeunesse et des membres du réseau des femmes. « Ces femmes et ces jeunes ont été formés sur les signes de la maladie les modes de transmission pour qu’ils comprennent que pour échapper à cette maladie il faut obligatoirement se faire vacciner. A leur tour ils ont fait passer le message à travers la communication interpersonnelle et cela a marché. Les gens venaient se faire vacciner de plus en plus ».
Plan international a organisé des séries de caravanes et des jeux concours dans la ville de Fana et les villages environnants pour mobiliser le maximum de personne pour la vaccination.
De l’avis du médecin chef de Fana, l’une des stratégies élaborées également pour atteindre plus de personnes était d’envoyer des agents de vaccination sur le grand site des déplacés à Zantiguila.
« hors mis les campagnes de vaccination, il y a eu 2 campagnes spécifiquement sur le site de déplacés de Zantiguila. A chaque fois, nous avons eu de bons résultats » souligne-t-il.
Madame Traoré Ba Bintou Sissoko, présidente du réseau des femmes de Fana, explique qu’au début de la vaccination, la population était vraiment réticente mais qu’à travers les différentes stratégies de mobilisation, l’adhésion des populations a été obtenue. « Personnellement, je me déplaçais de famille en famille pour expliquer le danger que la Covid-19 représente et comment on peut se protéger en se faisant vacciner. Toutes les personnes que j’ai eu à sensibiliser se sont fait vacciner ».
Pour madame Traoré Ba Bintou Sissoko ils doivent penser à leurs enfants, qui sans la carte de vaccination ne peuvent pas voyager, et à chaque fois qu’elle prenait cet exemple, les chefs de famille cédaient.
Aux dires du Point focal Covid-19 du district sanitaire de Fana, Dr Tégué Guindo, avant la campagne, tous les agents socio-sanitaires de Fana ont été formés par l’ONG Musso afin de procéder à la vaccination dans les différentes localités. Les vaccins ont été amenés dans tous les 28 aires de santé. Il insiste sur le rôle incontournable des agents de santé communautaire (ASC) pendant la campagne de vaccination contre la COVID-19. « Les ASC font constamment des sorties dans les localités de Fana et à chaque sortie ils sensibilisent à travers des exemples concrets en mettant en exergue le fait que la maladie est mortelle et que la meilleure manière de se protéger c’est la vaccination. Grâce aux ASC beaucoup personnes ont accepté de se faire vacciner », laisse-t-il entendre.
Malgré toutes ces stratégies de sensibilisation et les différents canaux utiliser pour la communication sur la nécessité de se faire vacciner, le taux de vaccination reste faible, car il y a toujours au sein de la population des gens réticents aux vaccins.
D’où la nécessité, selon le médecin chef de Fana, de renforcer les canaux de communication pour que le plus grand nombre de personnes puissent se faire vacciner en vue de l’atteinte de l’immunité collective d’ici décembre 2022 comme souhaitée par le gouvernement et ses partenaires.
Tioumbè Adeline Tolofoudié
Source: LE PAYS