Présentement dans la capitale malienne, les parents sont de plus en plus nombreux à envoyer leurs enfants dans les écoles coraniques pendant les vacances scolaires. Pour apprendre leur religion et aussi pour les occuper.
Bien que certains parents envoient leurs enfants en colonie de vacance ou les occupent par des tâches domestiques ou à faire des petits boulots, l’école coranique demeure la destination première de plusieurs enfants pendants les grandes vacances. Après quelques semaines de repos, nombreux sont les parents qui amènent leurs enfants à école coranique du quartier jusqu’à la réouverture des classes. Pour ces croyants, initier les enfants aux préceptes de la religion est une obligation parentale à laquelle ils ne veulent déroger.
Mme Bagayogo Nasira croisée sur la route de l’école avec ces enfants de neufs et de six ans estime que l’école française assure une insertion socioprofessionnelle aux enfants, mais pour en faire de bons croyants, il faut leur inculquer les connaissances religieuses.
Ibrahim Keita, tient une école coranique chez lui dans un quartier, l’inscription est à 1500 et la mensualité à 1000. « Nos revenus mensuels augmente en cette période de vacance », dit-il. Selon lui, l’affluence des écoliers en vacance l’enchante bien et il s’en réjouit.
Tentant de montrer qu’il mérite ces émoluments, Ibrahim fait venir une petite fille pour une démonstration tout en indiquant qu’elle n’a que six ans et s’est inscrite à l’école depuis seulement un mois.
Kadidiatou Traoré avec le voile sur la tête, avance doucement, sans hésitation et récite les sourates dans une voix frêle, avant de lister les actes obligatoires de l’ablution.
Ce pendant, certains sont confrontés à des difficultés d’emplacement, à en croire Oumar Bah.
« Faute d’espace, je me suis installé dans la cours de la mosquée du quartier » explique-t-il. Selon lui, son local qui reçoit ordinairement une trentaine d’apprenants ne peut contenir l’afflux d’enfants constaté pendant ces grandes vacances.
A noter que ces écoles coraniques fonctionnant tous les jours (excepté vendredi et dimanche) de 9 heures à midi, la mémorisation des versets du Coran et hadiths (récits du prophète Mohamed paix et salut sur lui), l’initiation à alphabet arabe et l’apprentissage des règles de base de l’islam sont leurs principaux objectifs, fait savoir le maître coranique.
Si les plus petits sont contraints par leurs parents, des adolescents y vont de leur propre gré. Youssouf Touré en est un. Pour lui, c’est pour accroître ses connaissances islamiques et parfaire sa lecture du Coran. Le jeune garçon qui vient de passer au DEF indique que comme les écoles ne désemplissent pas durant la journée, lui et d’autres enfants de sa génération ont opté pour des cours du soir. Encore trois heures de plus à l’agenda du maître coranique Me Keita. Selon lui, c’est une fierté pour lui de transmettre des connaissances sur le coran à ses frères de religion et souvent des fois sans contre partie financière.
« Pour en faire de bons croyants, il faut inculquer aux enfants les connaissances religieuses » conclut-il.
Fily Sissoko
Source: Tjikan