Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

US ET COUTUMES : Somasso célèbre la paix et la cohésion sociale

Depuis bientôt 200 ans, la population de Somasso commémore, chaque année, la fête du Bélénitougou (terme minianka qui signifie la mise au feu au glacier d’horizon). Cette rencontre culturelle et artistique est l’occasion, pour les Somassois de célébrer la paix, l’entente, la cohésion sociale et de rendre hommage aux ancêtres.

Festival Belenitougou Somasso danse donso chasseur

La Commune rurale de Somasso est composée de trois villages (Somasso, Kadjalla et M’Bètiona). La population est estimée à environ 8000 habitants, dont 5000 dans le chef-lieu de la Commune, Somasso. Située dans le cercle de Bla (région de Ségou), Somasso est dominée par les Miniankas (de patronymes Dao, Djiré, Coulibaly…) et de quelques communautés peules, soninkés et bambaras.

Cette année encore, la fête du Bélénitougou a tenu toutes ses promesses. En plus des rites anciens qui ont été honorés, le Bélénitougou 2016 a été une rencontre riche en manifestations culturelles, artistiques, mais aussi un espace d’échange et de partage. Tous les ingrédients étaient réunis pour une fête mémorable.

Aux environs de 18 h, nous voilà à Somasso après un court arrêt à quelques kilomètres de Dougouwolo pour donner le ton de l’arrivée de la délégation. L’accueil dans le village annonce déjà les couleurs de la fête. Une grande délégation composée des notabilités du village (le maire, le chef de village, les représentants des chefs coutumiers, l’imam et le pasteur) nous attend dans la cours de l’école publique de Somasso qui va nous servir de dortoir.

Des messages

Lorsque toutes les délégations venues de Bamako, Bla, Koutiala, Ségou, Mopti, San sont logées, le ton des festivités est aussitôt donné sur la place publique du village où se tient toutes les nuit un concert. Je suis émerveillé par la présence d’autant d’artistes locaux, mais également de ceux venus des villages environnants et de par le Mali. Le menu est très riche, et je suis déjà impressionné par l’accueil, la vivacité et la disponibilité des organisateurs de la cérémonie.

On ne manque de rien et chaque jour les organisateurs, surtout le vice-président de l’ADS, Zoumana Coulibaly, sont là pour s’enquérir de nos conditions d’hébergement et de restauration.

Les temps forts des trois journées sont la prestation d’artistes. Il s’agit de Mahamadou Dembélé dit Dabara, Seydou Zampèrè, Gnana Sidy Coulibaly pour le balafon, et Abdoulaye Diabaté. La troupe Niogo de Diarramamna, les chasseurs de la région de Koulikoro et Molobaly Kéita de Koutiala égaient la foule.

Je suis ému par la bonne entente entre les Somassois (toutes confessions confondues) autour de ce festival. En effet, tout au long de l’événement, des chrétiens, des musulmans et animistes, dans une même ferveur, célèbrent le Bélénitougou. Toute la Commune veut que la fête soit belle.

L’occasion est bonne pour Tiédo Daou, l’actuel chef traditionnel de Somasso, d’honorer la tradition. Le sacrifice du Béléni, celui du vestibule et tous les autres sacrifices sont exécutés dans les normes, comme le veut la tradition. La traditionnelle veillée avec la galette de sorgho est un régal.

Il est de coutume, lors de la deuxième nuit de la fête du Bélénitougou, que toutes les familles préparent ce plat pour la nuit. Le choix du sorgho est très significatif, selon un sage du village, car en plus de ses vertus nutritives, il est très facile à cultiver et surtout il maintient l’humidité dans les champs de mil pendant l’hivernage.

Il explique que c’est pour protéger le village de Somasso, les fils de Somasso et le Mali. Fier d’avoir honoré avec succès la mémoire des ancêtres, il remercie ensuite les invités y compris les enfants du village qui sont mariés ailleurs, pour leur déplacement. Un aspect très important du Bélénitougou. Actualité oblige, il demande à tous les Maliens de prioriser l’intérêt supérieur de la nation. Selon lui, la paix, la cohésion sociale, l’entente et le vivre ensemble sont les conditions sine qua non pour assurer un développement durable à notre pays.

L’autre message du Festival Bélénitougou-2016, qui m’impressionne encore est celui de Markatié Daou, celui d’Abdoulaye Diabaté et de Molobaly Kéita, des icônes de la culture malienne, qui ont rehaussé le niveau du Bélénitougou par leur présence.

Si Markatié était là en tant qu’organisateur principal, les deux autres ont fait le déplacement pour témoigner leur solidarité avec les Somassois sans condition particulière. J’ai beaucoup appris auprès du chef de village de Somasso, l’imam, le pasteur et le redoutable Moussa Djiré.

J’ai aussi appris ces quelques jours que les Somassois sont humbles, dignes et nobles et qu’ils n’ont jamais été dominés par un village ou un roi voisin.

Même les rois Tiéba et Babemba de Sikasso n’ont pu prendre Somasso. Une partie de notre histoire qui n’est, jusqu’à présent, pas véhiculé comme il se doit. Un tour sur les sites touristiques et ancestraux de Somasso atteste cette affirmation.

Vivement la prochaine édition !

Sory I. Konaté

 

Source: lesechos

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance