Le cheval au Mali, a toujours été très présent dans la vie quotidienne, souvent attelé pour des tâches de transport et de travail. Aussi, il est très présent dans l’art et la tradition orale des Maliens, depuis les statuettes « Korédugaw » jusqu’aux contes traditionnels des Peulh et Bambara. Depuis des années, une tradition existe autour des filles vierges et les chevaux. Il est dit que si un cheval souffre d’un mal de ventre, il suffit qu’une fille vierge ou une femme mariée fidèle à son époux, saute par-dessus l’animal, pour qu’il guérisse.
Cette tradition, qui s’apparente à un de ces nombreux mythes, a repris vie à Bamako, suite à la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux qui met en scène une jeune fille sauvant, ainsi, la vie d’un cheval. Le brouhaha fait par la foule pour féliciter la jeune fille peut avoir deux connotations. D’abord, la joie de vivre de visu cette tradition séculaire et ensuite, le fait de constater que la jeune fille est réellement vierge.
Après cette vidéo authentifiée, le débat sur la valorisation de nos croyances, de nos us et coutumes a refait surface.
Mme Binta Diarra, une mère de famille que nous avons rencontrée, explique que ce n’est pas qu’au Mali cette histoire. En général en Afrique, c’est la même coutume dit-elle. Il faut que les gens respectent les traditions. Car toute croyance, coutume, civilisation et autres n’ont pas été inventées au hasard. Elle invite les uns et les autres à se renseigner sur les coutumes et les traditions de leurs ancêtres afin de mieux comprendre certaines choses.
Pour Bourama Traoré, vendeur de cola, « chacun sa tradition », il n’a jamais assisté à une scène mais il croit et respecte cette tradition. Cela permettra à nos femmes et nos filles de rester sur le droit chemin et de nous honorer au moment où l’occasion se présente. Enfin notre traditionaliste Adama Traoré, souligne que la nouvelle génération est une génération formatée qui croit plus à la raison qu’à l’expérience. Souvent même avec l’expérience les jeunes diront que c’est de la magie.
Après, il est difficile de se vouer et de valoriser nos traditions. Pour lui, il faudra croire à une culture pour croire à cette tradition. Car « si nous croyons à la culture occidentale ne doutons pas à cette tradition liée au cheval ». Il demande à ce qu’on cherche à comprendre et à approfondir la tradition africaine.Et d’ajouter qu’en Afrique, « notre grand malheur est qu’on ne croit en rien du tout. Donc tant qu’on ne croit pas, on est en train de vivre dans les illusions et cela c’est aussi mourir sans vivre ».
Cependant, il rappelle que l’Afrique est un continent constitué de plusieurs pays qui sont au nombre de plus de 54 états. Sachez donc qu’il y a plusieurs cultures différentes et que dans chacune de ses cultures, il y a des groupes ethniques qui eux aussi ont des rites et coutumes différents. Donc, que la tradition soit vraie ou pas il nous appartient de les valoriser et de se différencier à travers nos rites et coutumes.
Fatoumata Koita
Source: Bamakonews