Fujifilm a décollé mercredi à la Bourse de Tokyo, après que les autorités chinoises ont déclaré qu’un médicament antigrippal développé à l’origine par le groupe japonais était efficace contre le nouveau coronavirus. La cote de l’action Fujifilm avait été suspendue au début de la séance à Tokyo, en raison d’un afflux d’ordres d’achat, avant de s’envoler de 15,42% à 5.238 yens, le plus haut niveau autorisé sur la séance, qu’il n’a plus quitté jusqu’à la clôture.
Le ministère chinois de la Science et de la Technologie a affirmé mardi que des essais cliniques sur favipiravir – le principe actif du médicament antigrippal Avigan de Fujifilm – avaient donné de «très bons résultats» pour traiter le Covid-19.
Ces résultats proviennent d’une étude clinique sur 80 patients menée par un hôpital à Shenzhen (sud de la Chine), et d’une autre étude sur 120 patients conduite par un autre hôpital à Wuhan (centre), foyer d’origine de l’épidémie. Ces deux études ont démontré que le favipiravir réduisait le temps de guérison des patients, selon les autorités chinoises.
Davantage connu du grand public pour ses produits de bureautique et de photographie, Fujifilm a également un important fabricant mondial de systèmes médicaux et il est aussi présent dans le secteur pharmaceutique. Une société chinoise, Zheijiang Hisun Pharmaceutical, fabrique et commercialise le favipiravir en Chine, en vertu d’un accord de licence avec Fujifilm signé en 2016.
Un porte-parole de Fujifilm a précisé mercredi à l’AFP que le groupe japonais n’était pas impliqué dans les essais cliniques ni dans la production du favipiravir en Chine, tout en «coopérant» avec son partenaire pharmaceutique chinois. Fujifilm a reçu des sollicitations d’autres pays désireux d’obtenir des lots d’Avigan, dont le groupe s’apprête à augmenter la production, comme le lui a aussi demandé le gouvernement japonais, a ajouté le porte-parole. Des essais cliniques testant l’efficacité d’Avigan contre le coronavirus ont également démarré au Japon.
De nombreuses entreprises pharmaceutiques du monde entier se sont lancées à la recherche d’un remède contre le Covid-19, très contagieux et potentiellement mortel, qui pousse les Etats du monde entier à se barricader les uns après les autres, avec des conséquences économiques redoutables. Mardi le géant pharmaceutique français Sanofi s’est notamment dit prêt à offrir aux autorités françaises des millions de doses de son anti-paludique Plaquenil, après des essais jugés «prometteurs» auprès de patients atteints du Covid-19.