Les 48 h de négociations entre le gouvernement et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) n’ont pas permis de trouver un accord autour des différents points de revendications de la Centrale syndicale, notamment l’harmonisation des grilles et primes. Du coup, la centrale syndicale a décidé d’observer une grève de 72 h sur toute l’étendue du territoire, allant du 18 au 20 novembre 2020.
Pour faire le point de la situation, le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé a animé, hier, un point de presse à la Bourse du travail. Selon lui, la centrale a déposé le préavis de grève, le 2 novembre et les négociations ont commencé, le dimanche 15 novembre 2020. Le secrétaire général de l’UNTM a déploré le peu d’empressement du gouvernement à débuter les négociations.
Cependant, les deux jours de négociations (dimanche et lundi) n’ont pas permis de décanter la situation entre les deux parties. Aux dires de M. Katilé, la réaction des représentants du gouvernement concernant l’harmonisation des grilles et salaires a été peu professionnelle. « Ils nous ont clairement dit que le gouvernement ne peut rien faire sur cette question et que nous pouvons faire ce que nous voulons », a déclaré le secrétaire général.
Face à ce blocage autour de la fixation d’un chronogramme d’application immédiate pour répondre en la nécessité de restauration de l’égalité, de l’équité, de la non-discrimination (harmonisation des grilles) comme prôné par la convention internationale et par l’arsenal juridique malien, la centrale a décidé de quitter la table des négociations, le mardi à partir de midi. Ce point demeure le plus important des renonciations de la centrale.
Pour Yacouba Katilé, la grève de 72 h aura bien lieu : « La grève est consommée et nous irons en grève de 72h à partir de ce mercredi à zéro h sur toute l’étendue du territoire national. Nous reviendrons peut-être sur la table des négociations une fois un nouveau préavis déposé « . Selon lui, le pays repose sur les travailleurs et l’UNTM a la majorité des travailleurs.
Néanmoins, le secrétaire général a promis que le service minimum sera assuré dans les services.
Au total, le cahier de charges comporte plusieurs points de revendications. Pour les anciennes revendications de 2014, l’UNTM exige du gouvernement l’extinction de tous les accords signés de 2014 à 2020, et ce, avant la fin de décembre 2020 au terme d’un chronogramme précis avant le 10 novembre 2020. Il s’agit notamment : du règlement des droits des compressés et des partants volontaires à la retraite ; l’octroi à tout le secteur privé du bénéfice des acquis signés entre le Conseil national du patronat du Mali (CNPM), le gouvernement et l’UNTM sur les augmentations au terme d’un chronogramme de payement précis au plus tard le 10 novembre 2020 ; la reprise immédiate des travaux de relecture des conventions collectives suspendue, au plus tard pour fin novembre 2020.
Pour les revendications de 2019, la centrale exige l’octroi des indemnités et primes de spécificités par catégories à tous les fonctionnaires de façon équitable ; la fixation d’un chronogramme d’application immédiate pour répondre en la nécessité de restauration de l’égalité, de l’équité, de la non-discrimination (harmonisation des grilles) comme prôné par la convention internationale et par l’arsenal juridique malien pour le 10 novembre 2020 au plus tard ; l’extension des nouveaux âges à la retraite à tous les travailleurs selon leur statut et leur catégorie dans le public, ainsi que dans le privé, des ambassades, et singulièrement dans celles aux Etats-Unis, et aux contractuels et conventionnaires de l’Etat.
La centrale demande aussi l’amélioration des grilles salariales à appliquer dans le secteur privé ; l’application des mesures pour la réduction de la cherté de vie non respectée par les marchands ; l’utilisation des passerelles entre la fonction publique et la fonction publique des collectivités ; la suspension immédiate des activités des bureaux de placements devenus des entreprises antisyndicales ; la relance du chemin de fer pour la nouvelle année 2021.
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